Dans une déclaration à l'APS, le président de la Fédération algérienne d'athlétisme a fait part de son regret de voir que Taoufik Makhloufi n'a pas pu prendre part au meeting de Birmingham dimanche dernier à cause d'une histoire de visa d'entrée en Grande-Bretagne qu'il n'a pas pu obtenir à temps. «Si Taoufik avait pris attache avec la Fédération ou le Comité olympique algérien, il aurait pu avoir ce document dans les temps», a-t-il indiqué à l'APS. On se demande comment cette affaire a pu se produire pour un athlète censé avoir une invitation des organisateurs du meeting attestant qu'il sera bien à la réunion en question. La Grande-Bretagne ou toute autre nation dans le monde est parfaitement au courant du rythme de vie des grands sportifs qui sillonnent la planète et peuvent en 24 ou 48 heures aller d'un point à un autre du globe terrestre. Le problème est que si Taoufik n'est pas allé à Birmingham c'est parce qu'il s'y est pris tard encore qu'il y a à discuter puisque, où qu'il se trouve dans le monde, on peut lui délivrer un visa de courte durée (24 ou 48 heures) sur présentation du fax attestant qu'il va bien concourir dans ce meeting. Il y a même des athlètes qui arrivent dans des pays sans visa et qui l'obtiennent à l'aéroport sur présentation de l'invitation au meeting. A Birmingham il y avait des Botsawanais, des Kenyans, des Somaliens et de nombreux autres athlètes du continent africain qui sont entrés au Royaume uni sans problème. Et eux ne sont pas champions olympiques comme l'athlète algérien, médaillé d'or olympique à Londres, la capitale anglaise. On se demande même si, suite à cette médaille, il n'est pas citoyen d'honneur de cette cité. Ce qu'il faut savoir c'est qu'un champion comme Noureddine Morceli quittait rarement l'Algérie pour aller se préparer à l'étranger sans prendre un maximum de précautions notamment en matière de visas. Avant d'aller à l'étranger, son manager, en relation avec la FAA, se chargeait de lui obtenir ce genre de documents auprès des représentations diplomatiques installées en Algérie. On aurait aimé que l'actuelle direction de la FAA en fasse de même avec Makhloufi et ne le laisse pas quitter le pays sans savoir vraiment ce qu'il compte faire et où il compte aller. L'athlète est-il bien géré ? On a la très nette impression qu'entre l'athlète et sa Fédération il y a une coupure. La FAA ne communique que par bribes sur lui mais ne semble pas le moins du monde gênée par sa manière de faire alors qu'il est de son droit d'être en contact permanent avec son athlète qui ne peut concourir dans une compétition internationale, sous l'égide de l'IAAF, sans son accord. Taoufik Makhloufi gère son programme de travail avec son manager, le Hollandais Jos Hermens. Ce dernier pourrait être impliqué dans le ratage de son athlète qui n'a pu prendre part au meeting de Birmingham car il s'agit de son homme d'affaires, celui qui se charge de négocier avec les organisateurs des réunions d'athlétisme. Un autre membre de l'entourage du champion algérien est à citer. Il s'agit de son entraîneur, le Français Philippe Dupont. Ce dernier l'a intégré dans un groupe composé des spécialistes du 3000 m steeple que sont Yoann Kowal, Noureddine Smaïl et Bouabdallah Tahri, trois athlètes qui ont du mal à revenir dans le circuit, surtout le dernier nommé. Philippe Dupont ne doit pas être intéressé que par l'entraînement de Taoufik. Lui aussi est concerné par les compétitions dans lesquelles il est engagé. Il entre donc dans la démarche consistant à arrêter le programme du champion olympique du 1500m. La Fédération algérienne d'athlétisme est-elle en contact permanent avec tous ces gens-là ? On se permet d'en douter puisqu'elle est presque sans nouvelles de Makhloufi et ne sait pas dans quel meeting il sera engagé dans les prochains jours. La preuve est que la presse algérienne a été induite en erreur quand elle a annoncé, sur information de la FAA, que l'athlète algérien allait courir aujourd'hui au meeting d'Oslo alors que le programme de ce meeting ne comporte ni de 800m, ni de 1500m chez les messieurs. En fait c'est bien à Rabat, le 14 juin, comme nous le disions dans une de nos précédentes éditions, que Makhloufi va courir sur la distance du 800m et ce sera le 4 juillet, au meeting de la Diamond League de Saint Denis (France) qu'il devrait effectuer sa rentrée sur le 1500m.