Au total 202 projets d'investissement ont été examinés lors de la session de travail présidée par le wali, il y a quelques jours, en présence des directeurs de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction, de l'énergie et des mines, de la règlementation et des affaires générales, des domaines, du commerce, de l'agence foncière, de l'industrie, de la conservation des forêts, des présidents des Chambres de l'agriculture, du commerce et de l'industrie, de l'artisanat et des métiers et enfin des présidents d'APC concernées. Ces 202 dossiers d'investissement soumis au Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref) revêtent une importance particulière pour le développement de la wilaya. On citera l'examen de 21 dossiers dans le secteur du tourisme, 9 dans celui des services, 157 dans le secteur de l'industrie et 15 recours. Outre l'examen de ces dossiers d'investissement, le comité a eu à valider deux propositions de création de nouvelles zones d'activités au niveau des communes d'Aghribs et de Fréha.
Des lenteurs encore et toujours L'examen de dossiers n'est aucunement synonyme de réalisations sur le terrain. L'investissement connaît, en effet, toutes sortes de retards et de blocages au niveau de la wilaya qui peine à voler de ses propres ailes. Ainsi, sur un total de 180 dossiers agréés depuis 2010 par le Calpiref, seuls 6 projets sont en cours de réalisation. Ces 180 projets d'investissement pour plus de 50 milliards DA sont localisés, pour la plupart, dans les zones d'activités gérées par l'Agence foncière de la wilaya et devraient générer, à leur concrétisation, plus de 10 600 postes d'emploi. Le plus grand nombre de ces projets relèvent du secteur de l'industrie (plus de 90 projets), suivis du tourisme, des services du bâtiment et travaux publics (matériaux de construction), et en dernier, de l'immobilier. Ce faible taux de réalisation des projets d'investissement représente un manque à gagner en matière de création d'emplois et de développement dans la région. Parmi les facteurs bloquants, on citera le problème du foncier, les oppositions des propriétaires terriens ou des riverains de lieux d'implantation des projets, les lenteurs bureaucratiques et administratives, la nature juridique des terrains, etc. Une réunion est également prévue au courant de la semaine prochaine pour tenter de trouver une solution aux oppositions de riverains signalées dans la zone d'activité de Tigzirt, a-t-on indiqué.
Secteur du tourisme, une wilaya à la traîne
Selon un bilan du Calpiref, le cas de l'investissement en zones touristiques renseigne à lui seul de l'énorme retard qu'accuse la wilaya en la matière. En effet, et bien qu'elle dispose d'un foncier important en totalisant une superficie de 1973 ha dont 1634 ha de superficie aménageable, y compris dans les zones à vocation balnéaire et qui sont réparties sur 80 km du littoral, la wilaya reste à la traîne dans ce domaine qui peut pourtant constituer un vrai poumon de développement de cette région. Les 8 Zones d'expansion touristique (ZET) se trouvant à Sidi Khelifa, Azeffoun, Blerouna, Djemaa N'Rbat, Zegzou, Abechar, Feraoun et Tassalast située à Tigzirt Ouest sont, à l'abandon. Parmi ces ZET, uniquement 2, à savoir celle de Sidi Khelifa et Azeffoun ont fait l'objet d'une étude d'aménagement par un bureau d'études espagnol pour le compte de l'ANDI. Il y a deux années, la Direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya (DTA) avait traité des lots dans certaines zones pour une superficie totale de plus de 132 ha identifiés. Pour la ZET de Sidi Khelifa composée de 14 lots, on prévoit 4 lots pour accueillir des bungalows. Quant à la ZET d'Azeffoun, elle est composée de 11 lots répartis sur une superficie de 14,4ha aménageable. Il est toutefois utile de préciser que la préservation et la prise en charge de ce patrimoine pose un problème crucial qui risque de ne pas faire aboutir tout projet d'aménagement. Etant des propriétés privées, cette prise en charge doit passer inéluctablement par le rachat par l'Etat par l'exercice du droit de préemption des biens situés à l'intérieur de ces zones conformément aux dispositions prévues par la réglementation en vigueur. Pas seulement. Un autre problème et pas des moindres, reste encore à solutionner. Il s'agit de l'absence d'un cadastre général.