Un tribunal égyptien a confirmé hier la peine de mort qu'il avait infligée il y a un mois à l'ex-président Mohamed Morsi. Ce verdict sanctionne son évasion de prison lors de la révolte de 2011 et la planification d'attaques. Un peu plus tôt, le même tribunal avait condamné M. Morsi à la prison à vie pour «espionnage». Le 21 mars, dans un premier procès, il avait déjà écopé de 20 années de prison pour incitation à la violence contre des manifestants en 2012. La peine de mort dans ce troisième procès a été confirmée après que le tribunal eut recueilli l'avis, non contraignant, du mufti d'Egypte. Les verdicts de ces trois premiers procès, sur les cinq qui sont intentés à M. Morsi, ont été prononcés en première instance. Ils sont susceptibles d'appel. Le tribunal du Caire a condamné à mort M. Morsi pour s'être évadé de prison lors de la révolte populaire de janvier et février 2011. Mais aussi pour avoir «planifié des attaques contre l'Etat» avec la collaboration du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais. Dans le procès pour espionnage qui a valu à M. Morsi la prison à vie – en réalité plafonnée à 25 ans d'emprisonnement en Egypte –, le tribunal a en outre confirmé les peines de morts prononcées le 16 mai contre 16 personnes, dont deux hauts dirigeants de la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi : l'homme d'affaires Khairat al-Chater et Mohamed al-Beltagui. Seize autre personnes, dont le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie et l'ex-président du Parlement Saad al-Katatni, ont également écopé de la peine de prison à vie, qui équivaut à 25 années de détention en Egypte. Deux autres ont par ailleurs été condamnés à sept ans de prison. M. Badie a également été condamné à mort dans le procès pour «espionnage». L'ex-président et ses 34 coaccusés ont été reconnus coupables d'avoir fourni «des rapports de sécurité» à l'Iran et d'espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah «en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l'Etat».