A la veille du mois sacré de Ramadhan, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a réitéré hier son appel à la rationalisation de la consommation des produits alimentaires pour éviter le gaspillage et la hausse des prix. Invité au forum d'El Moudjahid, le président de la FAC, Hariz Zaki, a appelé le consommateur algérien, «otage de la culture de la pénurie», selon lui, à éviter la «frénésie» des achats durant le mois de Ramadhan, ce qui peut déstabiliser l'équilibre entre l'offre et la demande et donner, par conséquent, une occasion aux commerçants pour augmenter les prix. Il faut également éviter d'acheter ou de consommer des produits alimentaires exposés au soleil ou vendus sur les trottoirs, a souligné M. Hariz qui a recommandé aussi de consommer des aliments à forte qualité nutritionnelle, notamment riches en fibres. Afin de se protéger des intoxications, le président de la FAC a appelé les commerçants et les consommateurs à respecter la chaîne de froid notamment lors du transport et à bien vérifier la date de péremption, ainsi que les conditions de conservation et de congélation des produits. Il a fait savoir à ce propos qu'une campagne de sensibilisation sera lancée dès aujourd'hui à travers le territoire national pour «rehausser l'esprit humain à travers le monde matérialiste». «L'objectif de cette campagne est, selon lui, d'inciter les citoyens à acquérir les produits alimentaires selon leurs besoins et leur budget. D'éviter la surconsommation alimentaire jusqu'à l'indigestion néfaste pour la santé», a précisé M. Hariz. Abordant les causes de pénuries des fruits et légumes, le même responsable a rappelé que cette situation est due au manque des marchés de gros et à la mauvaise organisation logistique. «Plus de 40% des fruits et légumes ne se vendent pas au marché de gros», a-t-il précisé, appelant les autorités à déployer plus d'efforts dans la réforme du secteur de l'agriculture et dans l'ouverture d'espaces commerciaux pour les fruits et légumes. Même son de cloche du côté du chargé de la communication de la FAC, Menouar Hacène, qui a vivement critiqué le programme du gouvernement lancé en 2010 pour l'ouverture d'une dizaine de marchés de gros. «5 ans après, la moitié n'a même pas vu le jour», a-t-il déploré. Abordant par ailleurs les marchés informels, l'intervenant a fait savoir qu'il est difficile d'éradiquer ce phénomène du jour au lendemain pour des soucis de paix sociale. Cependant, il demande aux autorités concernées de renforcer les mécanismes de contrôle des produits alimentaires qui se vendent dans la rue». Interrogé sur le gaspillage durant le mois de Ramadhan, le même responsable a fait savoir que tous les ans des campagnes de sensibilisation, notamment des rencontres avec les ménagères, sont faites pour tenter de remédier à ce phénomène. «La consommation durant le mois de Ramadhan augmente de plus de 30% dans le gaspillage et la surconsommation», a-t-il déploré.