Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, ont repris hier matin à Vienne les discussions sur le nucléaire, censées aboutir dans les jours qui viennent à un accord historique entre Téhéran et les grandes puissances, a annoncé une source officielle américaine. Les deux responsables, qui s'étaient vus en tête à tête pour la dernière fois, fin mai à Genève, donnent ainsi le coup d'envoi à la dernière ligne droite des négociations sur le dossier nucléaire iranien, entamées il y a 20 mois. La négociation sur ce dossier est l'une des plus épineuses des relations internationales depuis le début des années 2000, et la plupart des négociateurs s'accordent à dire que les discussions pourraient être prolongées de quelques jours. Alors que commencent, dans l'incertitude, les derniers mètres -les plus difficiles- de la négociation, des ministres des pays impliqués, Iran et P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) ont commencé à rallier Vienne. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a été également attendu hier à Vienne, et les ministres britannique Philip Hammond et allemand Frank-Walter Steinmeier pourraient venir dimanche, tout comme la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Les discussions vont se poursuivre pendant plusieurs jours, même si les ministres ne resteront pas forcément sur place en continu. «On va avoir des jours et des nuits tendus et compliqués. Il va falloir beaucoup de calme et de sang-froid», prévoit une source diplomatique occidentale. Car le règlement des points cruciaux du dossier «reste extrêmement problématique», selon cette source, pour qui des «désaccords importants» subsistent sur les sujets majeurs, même si «des progrès» ont pu être réalisés par ailleurs. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, arrivé hier dans la capitale autrichienne, a affirmé que la conclusion d'un bon accord est plus important que la date limite des négociations. Dans une interview avec le correspondant de la chaîne satellitaire al Alam, Zarif a réitéré que «tout accord doit garantir les droits du peuple iranien et assurer la levée immédiate des sanctions». Il a ajouté que les parties poursuivent les négociations sur la base des solutions conclues à Lausanne, ajoutant qu'un bon accord est plus important que la date limite des négociations.