L'Algérie engagera de nouvelles négociations avec l'Union Européenne portant sur les attentes des deux parties liées par cet accord entré en vigueur en 2005. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a indiqué jeudi à Alger que ces négociations seront lancées une fois l'évaluation de l'accord achevée dans le cadre de la commission mixte dès septembre prochain. Dans une déclaration à la presse en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation, M. Benyounès a souligné qu'«en fonction des conclusions de cette commission, nous engagerons des négociations avec l'Union Européenne sur ce que demande l'Algérie et ce que demande le partenaire européen». Pour rappel, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a déclaré en juin dernier que l'accord d'association Algérie-UE a beaucoup plus profité à la partie européenne en affirmant qu'une autre évaluation de ce partenariat s'imposait actuellement. «Dans ce partenariat, l'Algérie a donné plus qu'elle n'a reçu (…) cela fait dix ans qu'on a conclu l'accord et une évaluation s'impose», avait-il déclaré à l'issue de la 9e réunion du Conseil d'association Algérie-UE tenu à Bruxelles. M. Lamamra avait préconisé d'opérer «des adaptations dans la mise en œuvre de ce document, de telle sorte que les intérêts de l'Algérie soient pris en charge», soulignant que les circonstances de la conclusion de cet accord en 2002 ne sont plus les mêmes aujourd'hui aussi bien en Algérie qu'en Europe. M. Lamamra a fait remarquer dans ce sens que la baisse des recettes douanières due au démantèlement tarifaire des produits importés des pays de l'Union ne s'est pas traduite pour autant par un accès des produits algériens au marché européen, pourtant prévu dans l'accord. En effet, poursuivit-il, «nous n'avons pas eu l'accès que nous souhaitions au marché européen. Il y a des barrières tarifaires et d'autres non tarifaires, il y a des écueils bureaucratiques et autres (obstacles) qui font que nos producteurs publics et privés n'ont pas pu réaliser le potentiel en matière d'exportation vers l'Europe».