Le président de l'Association nationale des moudjahidine du ministère de l'Armement et des liaisons générales (Malg), Daho Ould Kablia, a affirmé samedi soir à Tipasa qu'il «est temps d'ouvrir les archives de la Révolution nationale», indiquant que le Malg a été respectueux de l'éthique dans l'accomplissement de ses missions, au service de la Révolution. «C'est pour la première fois que j'évoque ce sujet car il est temps d'ouvrir les archives et de dévoiler les faits historiques sur nombre de questions qui suscitent toujours une grande polémique et lever les ambiguïtés», a soutenu Ould Kablia qui animait le forum sur la mémoire nationale organisé par la sûreté nationale autour de «L'importance des archives de la Révolution dans l'écriture de l'histoire», à l'occasion de la célébration du 53e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Après avoir mis en avant le rôle des historiens dans l'écriture objective de l'histoire, il a fait remarquer qu'une centaine d'ouvrages historiques «inutiles» qu'il avait lus sont «vides de contenu», car se basant sur des sources «faibles». Ould Kablia a fait savoir qu'il dévoilerait prochainement plusieurs faits historiques relatifs à la Révolution nationale étayés de documents fiables, soulignant le rôle de son association dans la réhabilitation de plusieurs Algériens ayant contribué à la réussite de la Révolution, alors qu'ils occupaient de hauts postes dans des institutions françaises de l'époque. Il a en outre appelé à rendre justice au Malg qui «a été respectueux de l'éthique dans l'accomplissement de ses missions», réfutant par ailleurs les allégations faisant état d'assassinats commandités par cette institution. Il a également souligné le rôle des anciens cadres du Malg dans l'écriture de l'histoire, à travers la publication de 27 ouvrages «des plus objectifs et des plus riches du point de vue sources». Ould Kablia a appelé les historiens à rechercher les difficultés auxquelles la Révolution était confrontée et leurs répercussions sur l'avenir de l'Algérie». Le Malg, dirigé par Abdelhafid Boussouf, a soumis, dès l'indépendance du pays, près de 50 tonnes d'archives sur la Révolution aux états-majors dont des rapports sur le gouvernement provisoire, des enregistrements des négociations d'Evian, des rapports sur des cadres du Malg à l'extérieur du pays, outre d'autres documents pouvant être exploités dans le cadre de la loi. Il a préconisé de prendre aussi connaissance «des enregistrements sur les négociations d'Evian qui sont la preuve sur l'intransigeance des dirigeants de la Révolution algérienne sur l'indépendance, la souveraineté et l'unité du pays, tout au long de ces négociations». Il a en outre cité plusieurs missions du Malg, notamment «l'infiltration» dans le cabinet de la présidence française et plusieurs institutions souveraines françaises, via des «amis» français ou algériens que le Malg avait recrutés. Grâce à l'expérience des cadres du Malg, estimés alors à 250 éléments, 16 650 tonnes d'armement ont été introduites par des révolutionnaires à travers les frontières tunisiennes et 8000 autres tonnes à travers les frontières marocaines, en dépit des obstacles et des pressions.