Le chef du gouvernement tunisien Habib Essid a déclaré mardi soir que l'instauration de l'état d'urgence a été dictée par «l'intérêt suprême de la nation». S'adressant aux Tunisiens dans un discours diffusé par la télévision centrale tunisienne, certaines radios et chaînes privées locales, M. Essid a expliqué que cette décision est en mesure de «donner des pouvoirs exceptionnels aux forces sécuritaires et armées tunisiennes pour bien mener leurs opérations contre le terrorisme». «L'état d'urgence nous permet de mieux maîtriser la situation et de soutenir l'armée nationale sur le terrain afin d'avoir plus de chance d'éradiquer la terrorisme», a-t-il souligné. «L'objectif de cette décision est de se donner les moyens pour protéger les institutions et les acquis de la Tunisie, et non de restreindre les libertés, bien au contraire, a-t-il ajouté. «Le décret relatif à l'état d'urgence a été annoncé suite à des concertations avec les preneurs de décision au sommet de l'Etat et avec des partis politiques», a fait savoir le chef du gouvernement. De son côté, le ministre tunisien chargé de la Société civile, Kamel Djendoubi, a estimé à ce propos, que «quand la sécurité est visée et quand on est en face à des criminels (…) le premier des droits est celui d'assurer la sécurité et la garantie de la vie humaine».Selon lui, l'état d'urgence ne fait qu'«élever le niveau de vigilance dans le pays (…) mais cela n'a jamais menacé la liberté en Tunisie». Ces explications interviennent alors que des craintes sont exprimées par Human Rights Watch (HRW) sur une éventuelle restriction des libertés publiques.