Dans l'objectif de renforcer la supervision des banques activant en Algérie, la banque centrale projette de mettre en place un nouveau système de rating des établissements bancaires au second semestre. C'est ce qu'a annoncé hier le gouverneur de la Banque d'Algérie dans un entretien à l'APS. A travers ce dispositif, la banque centrale pourra évaluer la solvabilité des établissements de la place. «Le renforcement de la régulation du système financier émergeant comme une priorité au niveau mondial», a tenu à faire savoir M. Laksaci. Ce système de rating s'ajoutera à l'affinement des stress test au cours du premier semestre, ajoute-t-il, tout en expliquant que «les stress test sont des opérations de simulation qui permettent de mesurer les capacités des banques à résister à d'éventuels chocs». La Banque d'Algérie suit également de près l'évolution des risques, notamment la concentration des crédits, et ce, pour s'assurer du développement de crédits sains à l'économie. Vu la demande exprimée en la matière, les autorités bancaires ont mis en place une centrale des risques afin d'éviter des incidents de paiement, à l'instar des scandales bancaires pouvant compromettre les efforts entrepris depuis la révision de la loi sur le crédit et la monnaie en 2003. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a estimé que le niveau des liquidités des banques à fin mars permet de soutenir la «poursuite de l'expansion des crédits à l'économie, notamment pour le financement des investissements productifs». Il faut, soutient-il, «continuer à gérer au mieux cette période de crise économique et financière internationale tout en mettant en place les conditions nécessaires pour davantage de diversification de l'économie nationale, capitalisant sur les acquis de la stabilité macro-économique». Rendement des réserves de change en chute Par ailleurs, M. Laksaci a fait savoir hier qu'il a été enregistré à fin 2008 une accumulation et un niveau record des réserves officielles de changes ainsi qu'un niveau très bas de dette extérieure (2,5% du PIB) et de faible ratio de service de la dette extérieure (1% des exportations de biens et services). La gestion des réserves officielles de changes sera poursuivie avec «prudence», a-t-il indiqué. En revanche, il prévient que «leur rendement subira l'effet du niveau historiquement bas des taux d'intérêt lié à la persistance de la grave crise financière internationale», sans fournir des chiffres précis de cette baisse. S'agissant des ressources du fonds de régulation des recettes pétrolières, elles contribueront à la poursuite du programme d'investissements publics, c'est-à-dire l'effort soutenu d'investissement de l'Etat. La balance des paiements globale de l'Algérie «pourrait être en équilibre», a-t-il encore affirmé, et ce, en dépit de la chute des prix des hydrocarbures.