La wilaya dispose d'un programme de 15 000 logements, en cours de construction, destinés au recasement des familles occupant des caves, des terrasses et les alentours d'immeubles dans les principales communes du cœur de la capitale. Le début d'affectation de ces logements se fera fin juin. Pour éradiquer les bidonvilles de la périphérie, la wilaya a aussi un programme de 35 000 logements inscrits depuis 2007, mais les travaux ne sont pas encore lancés. LE wali d'Alger a révélé, au début de cette semaine, qu'une première opération de relogement des occupants des bidonvilles interviendra avant le début de l'été et «après les examens de fin d'année». Une fois cette première opération accomplie, «les relogements interviendront régulièrement au fur et à mesure des réceptions (des programmes de logements) et en fonction des priorités», déclare-t-il à l'occasion d'une intervention médiatique. Mohamed Kébir Addou évite toutefois de s'étaler sur les détails de cette opération, mais donne une précision très importante concernant le statut des bénéficiaires. En fait, les familles concernées par le relogement ne sont pas celles qui résident actuellement dans les baraques de Baraki, les Eucalyptus ou Gué de Constantine. Il s'agit de celles qui occupent des habitats précaires qui se trouvent au cœur d'Alger. «Une partie du programme de logements, actuellement en cours de réalisation, soit 15 000 unités, est destinée aux habitants des bidonvilles implantés dans le vieux tissu urbain du centre d'Alger et à ceux déjà relogés provisoirement au niveau des chalets», précise M. Addou. La priorité va donc à ceux qui vivent dans les terrasses des immeubles et les caves notamment. Selon le wali, «il existe aussi des bidonvilles à l'intérieur du vieux tissu urbain de l'hyper-centre qui sont le résultat de l'évolution démographique naturelle et de l'exiguïté des logements et qui se caractérisent notamment par l'occupation, sous forme d'habitations précaires, des terrasses, caves et alentours d'immeubles des anciennes cités construites : Diar El Kef, Diar Echems, Diar El Mahçoul, Fontaine Fraîche...» S'agissant des camps qui pullulent surtout dans les communes périphériques de l'est de la capitale, le premier responsable de la wilaya rappelle qu'un programme de 35 000 logements a été inscrit en 2007. Ce plan, indique-t-il, est destiné à prendre en charge l'éradication de ces baraquements. Mais où en est-on avec ce programme ? «Il est actuellement en voie de lancement», affirme M. Addou. Parallèlement à la préparation du lancement de la construction des 35 000 unités, un programme spécifique d'amélioration du cadre de vie à travers une centaine de bidonvilles a été initié par le gouvernement en 2007 «en attendant leur prise en charge définitive à moyen terme», indique-t-on. Sur la nature de ce programme, l'ex-wali de Djelfa dit qu'il consiste notamment en des travaux de voirie, d'assainissement, d'AEP, de branchements au réseau d'électricité et d'équipements de proximité. La dernière mesure prise dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire de la périphérie se rapporte à l'interdiction de la reconstitution des baraques. «Un dispositif de contrôle et de surveillance régulière est mis en place pour lutter contre la prolifération des bidonvilles à travers tout le territoire de la wilaya». Selon le wali, ce «dispositif rigoureux» a permis la démolition de 5601 constructions illicites et la récupération de 706 000 m⊃2; de terrain. Installé à la tête de la wilaya en septembre 2004, M. Addou en fait le bilan : «Depuis 2004, 86 bidonvilles, abritant 5705 familles, ont été éradiqués dont les assiettes de quelques-uns ont permis le lancement de grands projets structurants (les facultés de médecine et de droit, la Grande mosquée, la nouvelle résidence d'Etat, le ministère des Affaires étrangères, les grands ouvrages d'art des travaux publics, les programmes d'habitat social et de l'AADL, la sécurisation du port et de l'aéroport, etc». Alger a une longue histoire avec la présence de l'habitat précaire. Plusieurs opérations d'élimination des baraques ont été préconisées, surtout dans les années 1980, mais les bidonvilles réapparaissent de manière sporadique. «Bien que contenu depuis 1999, il continue de se manifester sporadiquement à travers l'installation d'une population à la recherche d'emplois à l'occasion de l'ouverture de nouveaux chantiers et du caractère attractif de la capitale en tant que plaque tournante de l'activité économique et commerciale», affirme le wali. Il reste que «l'éradication des bidonvilles est une condition essentielle pour conforter Alger dans ses fonctions de capitale et la hisser au rang de métropole régionale digne de ce nom».