La wilaya serait sur le point de lancer une opération de distribution de logements dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire (caves, terrasses,…) en milieu urbain. Selon une source proche du dossier, cette opération devrait avoir lieu à la fin octobre qui coïncide avec les vacances scolaires d'une semaine. Le wali a déjà annoncé, en juillet, la distribution de 6000 unités avant la fin de l'année en cours. Les récentes manifestations publiques improvisées par les occupants des chalets dans plusieurs communes, à l'instar de Bordj El Kiffan, sont annonciatrices d'un événement : la wilaya serait sur le point d'organiser une vaste opération de relogement de ces familles, sachant que le wali Mohamed Kébir Addou a annoncé, en juillet dernier, la distribution de 6000 unités avant la fin de l'année en cours. La première ville du pays s'est habituée à ce genre de réactions à la veille de chaque opération de distribution de logements. Parfois, les réactions étaient violentes, ponctuées de rassemblements devant les sièges des APC concernées, des daïras territorialement compétentes et même de la wilaya à Alger-Centre. Depuis deux ans, cependant, la possibilité de tenir un sit-in à l'entrée du siège de la wilaya, rue Asselah Hocine, est impossible : la place qui servait de lieu de rassemblement a été transformée en chantier. Pour les habitants des chalets et les occupants des bidonvilles, il ne leur reste qu'à organiser des rassemblements de protestation devant les sièges des APC ou, pour attirer l'attention de façon spectaculaire, fermer la route à la circulation automobile quitte à s'embrouiller avec les services de sécurité. Colère des familles Afin de mettre les autorités devant le fait accompli, des familles allaient jusqu'à incendier leur propre chalet. Si les sites de recasement provisoire sont actuellement en pleine ébullition, la wilaya se garde d'annoncer quoi que ce soit. Jusqu'ici, en effet, il n'y a rien d'officiel concernant ce programme de recasement. Nos tentatives, durant toute la semaine passée, de toucher à ce sujet le directeur du logement n'ont pas abouti pour la simple raison, explique-t-on au niveau de son secrétariat, qu'il est tout le temps pris sur le terrain. Ceci dit, et selon une source proche du dossier, la wilaya a presque réussi à circonscrire la colère des familles résidant dans des chalets depuis des années en leur promettant un recasement. Ce dernier, indique-t-on, devrait intervenir à la fin du mois en cours. Ainsi, la wilaya compte profiter des vacances scolaires d'une semaine (fin octobre et début novembre) pour faciliter le déplacement des familles, le changement d'adresse et la réinscription des écoliers dans de nouveaux établissements s'il le faudrait. En fonction des priorités Chaque année, les autorités locales procèdent à des affectations de logements au cours des grandes vacances scolaires d'été pour éviter la perturbation de la scolarisation des élèves. En ce qui concerne le programme de l'année 2009, il n'a pu être réalisé à temps à cause de l'organisation, à Alger, du 2e Festival panafricain fin juillet dernier, dit cette source. «Il était carrément impossible de procéder à un relogement en été dernier parce que les responsables savent pertinemment qu'il aura des manifestations publiques des familles concernées par le recasement», explique-t-on. Pourtant, le wali a annoncé la couleur dès début mai dernier. Dans un entretien accordé au magazine ElDjazaïr.com, M. Addou a déclaré : «Une partie du programme de logements actuellement en cours de réalisation, soit 615 000 unités, est destinée aux habitants des bidonvilles implantés dans le vieux tissu urbain du centre d'Alger et à ceux déjà relogés provisoirement au niveau des chalets, les relogements interviendront régulièrement au fur et à mesure des réceptions et en fonction des priorités.» Il a aussitôt ajouté que «la première opération interviendrait avant l'été et après les examens de fin d'année». La première opération a finalement eu lieu en juillet dans un site à Draria portant construction de 300 logements sociaux locatifs. A cette occasion, M. Addou a remis des décisions d'affectation à une dizaine de personnes venues notamment d'El Biar, de Ben Aknoun et d'El Madania. Le gros du programme de livraison reste donc en instance.