Quelque 25 000 personnes (5000 familles) continuent de vivre dans les chalets installés depuis l'été 2003 dans le cadre de la prise en charge des conséquences du séisme du 21 mai de la même année. Cette population devrait être définitivement évacuée vers des logements en dur durant le premier semestre de l'année 2010, à en croire les engagements de la direction du logement de la wilaya. Le programme du recasement devrait commencer dès février prochain. La direction du logement de la wilaya a annoncé, mardi, que 5000 familles continuaient de vivre dans des chalets. Le dossier de ces familles est actuellement à l'étude, affirme Smaïl Mohamed, directeur du logement, interrogé par la radio locale El Bahdja. Leur recasement dans des logements en dur interviendrait, selon lui, au cours du premier semestre de 2010. Cette opération devrait commencer dès le mois de février, prévoit M. Smaïl. Pour le moment, la direction étudie les dossiers et essaie de trouver une solution à la scolarisation des élèves après le transfert, ajoute le directeur. «Un travail de recensement se fait dans ce sens», explique-t-il. En attendant l'évacuation, quelque 25 000 personnes vivent dans des conditions intenables dans des chalets qui ne répondent plus aux normes en vigueur dans le secteur de l'habitat. Pour une grande partie de cette population, tout a commencé en 2004. Après le séisme du 21 mai 2003 (qui a touché principalement les wilayas de Boumerdès, Alger et Tizi Ouzou), le gouvernement a décidé de créer des sites de chalets dont les plus importants en termes de capacités d'accueil ont été implantés dans les communes de l'est de la capitale, à savoir Réghaïa, Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri. A Bordj El Kiffan par exemple, la localité de Bateau-Cassé abrite à elle seule trois sites : Ali Amran I, II et III. Ces sites ont été créés afin de reloger provisoirement les familles qui avaient perdu leur logement à cause du séisme. Les décisions d'affectation de chalets remises aux concernés par les services des wilayas déléguées mentionnaient des transferts pour une durée de 18 mois. Logiquement, après l'année 2005, aucune famille ne devait rester dans ces camps, mais la situation s'est présentée autrement. La wilaya a commencé par reloger les familles qui avaient définitivement perdu leur maison en mai 2003. L'opération serait bouclée en 2007, l'année durant laquelle le wali Mohamed Kébir Addou a déclaré : «Aucune famille sinistrée n'est restée dans les chalets.» Sa déclaration a provoqué la colère des occupants de ces sites pour une raison évidente : la sortie médiatique du wali avait cet inconvénient de mettre tous les sinistrés dans la même catégorie. S'il était vrai que les sinistrés ayant définitivement perdu leur logis ont été recasés, il en était autrement des autres catégories des victimes du séisme, à commencer par les familles dont les maisons ont été classées «orange» par les services du contrôle technique des constructions (CTC). Autrement dit, les structures du bâtiment en question devront être renforcées. Le programme élaboré et mis en œuvre a été critiqué de toute part. Ces propriétaire ont publiquement dénoncé le «travail bâclé» des entreprises engagées, faute de mieux, à la va-vite par la wilaya. Actuellement, plusieurs catégories de population séjournent dans les chalets. On en trouve des familles qui résidaient auparavant dans des caves et des terrasses des immeubles d'Alger-Centre. Il reste que cette population est livrée à elle-même. Les chalets ne rendent plus service à leurs occupants. Ils sont conçus pour une durée de vie de 18 mois, alors qu'ils continuent à être utilisés pour la septième année consécutive.