Près de 6000 logements sociaux locatifs (sur un programme de 15 000) seront réceptionnés avant le 30 décembre 2009 au profit des familles occupant les caves et les terrasses dans les immeubles des communes du centre-ville de la capitale, selon le wali. Ce dernier a déjà annoncé, en mai dernier, une première opération «avant le début de l'été et après les examens de fin d'année», soit en juin dernier. La wilaya vient de reculer sur la promesse faite il y a deux mois sur le relogement des familles qui occupent les caves et les terrasses des immeubles dans les communes du centre-ville d'Alger et les chalets des localités de l'est d'Alger notamment. A l'occasion de sa sortie publique du mercredi 1er juillet, le wali a affirmé que près de 6000 logements seraient réceptionnés avant la fin de l'année 2009. Pourtant, en mai dernier, Mohamed Kébir Addou avait annoncé une opération de recasement «avant le début de l'été et après les examens de fin d'année». D'autres opérations auraient lieu au fur à mesure des réceptions de logements et en fonction des priorités, avait-il précisé. L'été a commencé et les examens de fin d'année scolaire sont terminés, mais le relogement n'a pas eu lieu. M. Kébir n'a donné aucune raison à ce report. Il faut savoir que la wilaya dispose d'un programme global de 15 000 logements, de type social locatif, destinés exclusivement à l'évacuation des caves et des terrasses et des chalets. Le programme, selon l'OPGI de Hussein Dey, est implanté à Khraïcia (2266 unités), Birtouta (5403 unités), Oued Chebel (3000), Saoula (1299) et Douéra (3032 unités). Ces chantiers seraient en cours de réception. Dans le cas où ces logements ne sont pas distribués au cours de cet été, il serait très difficile de le faire après. Quand le wali avait annoncé une première opération pour juin, c'était beaucoup plus par souci d'organisation. En fait, les élèves et leurs parents travailleurs auront le temps de réfléchir à leurs nouvelles conditions de vie parce que les familles résidants dans les terrasses ou les caves d'Alger-Centre et de Bab El Oued vont se retrouver du jour au lendemain dans les communes de l'extrême ouest de la capitale. En se référant aux pratiques antérieures en la matière, un relogement en pleine rentrée sociale est pratiquement impossible à réaliser au regard des contraintes objectives que cela comprend surtout au sujet de la scolarisation des enfants. A moins que le recasement serait repoussé jusqu'à l'été 2010. Si par ailleurs le wali s'est engagé à réceptionner 6000 logements sociaux locatifs d'ici le 30 décembre prochain, on ne saura rien à propos du programme portant éradication des bidonvilles. A ce titre, la première ville du pays dispose d'un plan de 35 000 logements inscrits depuis 2007. En mai dernier, le wali avait dit que le programme en question était en cours de lancement. Entretemps, M. Addou a indiqué que ses services avaient recensé quelque 50 000 baraques à travers tout le territoire de la wilaya. Ces baraques, officiellement désignées par l'expression d'«habitat précaire», regroupent une population d'environ 250 000 habitants. En attendant la réception des 35 000 logements inscrits, les bidonvilles de Gué de Constantine, Baraki, les Eucalyptus, Bachdjarah, entre autres, sont sous surveillance. «Un dispositif de contrôle et de surveillance régulière est mis en place pour lutter contre la prolifération des bidonvilles à travers tout le territoire de la wilaya», a dit le wali. L'objectif de ce «dispositif» est d'empêcher le grossissement des bidonvilles et, en seconde étape, leur reconstitution. Concrètement, chaque bidonville est supervisé par un agent administratif appelé «responsable de site». Ce dernier recense les baraques, repère les nouvelles extensions et avertit immédiatement les services de l'APC territorialement compétents. Avec le concours des services de sécurité, les élus font aussitôt démolir les nouvelles constructions. Les occupants des bidonvilles et les élus jouent ainsi au chat et à la souris. Ce jeu risque toutefois d'être long.