Les accidents de la circulation constituent l'une des premières causes de handicap et de mortalité en Algérie. En plus de 4500 décès, 3500 handicapés sont recensés annuellement et ce, suite à l'hécatombe imposée par les chauffards qui écument nos routes. A cet effet, et à l'approche de la saison estivale, où le nombre d'accidents augmentent, l'Association nationale de soutien aux personnes handicapées El Baraka a décidé d'organiser tout au long de cette semaine des journées de sensibilisation sur la violence routière au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Une initiative dont l'objectif est de réduire cette hécatombe et d'inciter les autorités locales à assurer une meilleure prise en charge des personnes handicapées. Rencontrée lors de l'inauguration du Salon national de l'artisanat, hier au niveau du Jardin Colonel Mohand- Oulhadj, la présidente d'El Baraka, Mme Flora Bouberghout a affirmé que l'objectif de ces journées ne consiste pas seulement à sensibiliser le grand public, notamment les usagers de la route, afin de veiller au respect du Code de la route, mais aussi d'appeler l'ensemble des institutions locales compétentes à assurer une meilleure prise en charge des handicapés. La même interlocutrice a interpellé les autorités locales pour être à l'écoute de ces malades qui souffrent en silence. «Mon cri de colère est suscité par les lenteurs administratives qui entourent l'application effective des textes de loi régissant la prise en charge de cette frange vulnérable de la société. Certes, des textes de loi existent mais leur application peine à voir leur jour», a-telle regretté. Mme Flora Benberghout déplore l'insouciance des chauffards qui a placé l'Algérie en haut du tableau en matière d'accidents de la route. «Nous sommes tous victimes de la violence routière, c'est pour cela que nous avons tenu à organiser ce genre de journées de sensibilisation», a-t-elle insisté, avant d'ajouter : «Nous avons été sollicités par le P/APW de Tizi Ouzou pour être partie prenante de cette manifestation, afin de sensibiliser les citoyens de cette région sur les dangers de la route». Par ailleurs, elle a plaidé pour l'élargissement du travail de sensibilisation via les médias lourds. «Nous demandons la diffusion d'émissions radiophoniques ou télévisées à travers lesquelles nous allons élargir le travail de sensibilisation sur les maladies qui mènent vers le handicap». «Les écoliers doivent être affiliés à la Sécurité sociale» Interrogée sur la prise en charge de cette frange de la société dont le nombre au niveau local est de 33 000 handicapés. Mme Benberghout déclare : «Il est temps que les écoliers, les lycées et les étudiants handicapés soient affiliés à la Sécurité sociale en vue de bénéficier du remboursement de leurs matériels dont les prix sont excessivement chers. Les ménages à moyens revenus et qui ont deux à trois enfants handicapés ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur progéniture. A titre d'exemple : une couche pour adulte coûte 60 DA/unité. Ce qui revient 200 DA par jour par enfant. C'est inadmissible d'accepter une telle situation dans laquelle se débat cette frange de la population.» La présidente de l'association «El Baraka» a affirmé qu'une campagne de prévention routière est prévue tout au long de la saison estivale afin d'appeler les estivants à être prudents sur la route. Cette manifestation aura pour thème : «Sécurité routière, tous responsables». Elle devra sillonner l'ensemble des villes côtières du pays, dont Tipasa, Tizi Ouzou, Alger, Bejaïa et Boumerdès.