La perspective d'une année blanche se précise de plus en plus dans les facultés des sciences médicales. Dans les autres instituts, les examens de fin d'année ont bel et bien commencé. Toutes les facultés ont entamé les examens du deuxième semestre avant de passer à la programmation des examens de synthèse et de rattrapage. Ce n'est pas le cas pour les étudiants de la faculté des sciences médicales qui n'ont passé aucun examen depuis le début de l'année universitaire. Le boycott des examens par les enseignants est intervenu, rappelons-le, depuis le mois de janvier. Les enseignants ne comptent pas faire marche arrière. Ils sont déterminés à poursuivre ce mouvement jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites. Telle est la position affirmée par le professeur Djidjeli, secrétaire général du syndicat des professeurs et docents. «Nous ne pouvons faire aucune concession cette fois-ci car nous en avons fait plusieurs pendant des années sans que les pouvoirs publics ne tiennent compte de nos sacrifices, de notre situation ou encore de nos revendications qui sont tout à fait légitimes et pour lesquelles nous avons beaucoup lutté.» L'année blanche risque d'être officiellement déclarée car, au vu du développement de la situation, il est difficile de rattraper le retard. «Tout cela ne change rien à la situation. Notre plateforme de revendications existe depuis deux ans sans qu'elle ne soit prise en considération. Deux points de nos revendications ont abouti, il reste encore un point - la prime des médecins enseignants - pour lequel nous sommes prêts à aller plus loin dans notre combat.» Pour le professeur Djidjeli, l'action de protestation cyclique décidée dans le secteur de la santé publique se poursuivra avec une grève de trois jours à partir de lundi. A travers cette nouvelle action, les professeurs et les maîtres assistants cesseront toute activité de soins et gèleront le bloc opératoire avec le maintien d'un service minimum au niveau des urgences. Une assemblée générale est prévue mercredi à l'issue du mouvement pour faire le point de la situation. Selon le professeur Djidjeli, le ministre de la Santé ne les a toujours pas invités à entamer un dialogue autour de leurs revendications, en dépit des promesses faites publiquement le lendemain de sa reconduction à la tête du ministère. Le syndicat des psychologues, qui a gelé sa grève prévue la semaine dernière suite à une décision de justice qui a conclu à l'illégalité de l'action, n'a, quant à lui, reçu aucune correspondance de la part de la tutelle. C'est ce qu'a affirmé le docteur Keddad, secrétaire général du syndicat des psychologues. «Nous n'avons pas été invités par le ministère de la Santé comme cela devrait se passer pour entamer un dialogue franc autour de notre situation socioprofessionnelle. Nous avons gelé le mouvement par respect à la décision de justice mais cela ne veut pas dire que nous n'allons plus manifester notre refus et notre colère.» Une assemblée générale de cette corporation est prévue le 14 mai à l'hôpital Mustapha Pacha pour décider des nouvelles actions. «Nous continuerons à militer car nous considérons que c'est notre tutelle qui est dans le tort. Elle n'a pas respecté l'accord n°73 du 17 septembre 2008 concernant la classification et les droits des psychologues, conclu ensemble. Nous tenons au respect de cet accord et surtout à son application comme convenu.» Le secrétaire général du syndicat des praticiens de la santé publique a été reçu la semaine dernière au ministère de la Santé. Le docteur Lyes Merabet, secrétaire général du SNPSP, ne comprend pas l'attitude du premier responsable de la tutelle qui refuse toujours de dialoguer avec les syndicalistes. «Nous avons tenu une réunion de travail avec les cadres du ministère. Le débat a tourné autour de l'avant-projet de loi portant sur le statut des praticiens où il nous a été fait état de l'avancement du projet. Le blocage se situe au niveau du système de classification et des autres mesures d'application proposés par le syndicat.» Pour le docteur Merabet, le syndicat tient à ses propositions et refuse que le statut soit promulgué sans en tenir compte. Il déplore que le syndicat ne soit pas représenté au niveau de la commission ad hoc. Une situation qui ne lui donne pas le droit de faire des contre-propositions. «Nous sommes maintenant informés sur l'avancement du projet. Pour nous, ce n'est pas du tout rassurant.»