La tension monte entre les représentants du syndicat des hospitalo-universitaires et le recteur de l'université d'Alger, Tahar Hadjar. Les déclarations faites par ce responsable sur les examens et les doléances de la corporation en grève ont suscité l'ire des syndicalistes. «Que ce soit clair pour Hadjar, nous n'avons pas négocié avec lui. Il est un administrateur et il n'a pas à se substituer aux deux ministres. Et à notre connaissance aussi, il n'est pas le porte-parole ou le chargé de la communication du ministère de l'Enseignement supérieur», a violemment répliqué, hier, le secrétaire général du syndicat des professeurs et docents en sciences médicales, le Pr Nacer Djidjli. Notre interlocuteur n'a pas mâché ses mots...«Si M.Hadjar pense programmer les examens sans les enseignants, il n'a qu'à le faire. Il n'a pas compris que c'est l'administration qui programme les examens et ce sont les enseignants qui les assurent», a-t-il rétorqué. Révolté, le syndicaliste considère que le recteur de l'université d'Alger devrait être «mesuré» dans ses propos. «Il est recteur, il n'est pas négociateur», tient-t-il à lui préciser. Ainsi, les choses ne semblent pas aller pour le mieux. Les professeurs et docents et les maîtres-assistants en sciences médicales ne sont pas prêts à abandonner facilement leur requête. Ils sont, au contraire, déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. «Le mouvement de protestation continuera aujourd'hui pour le troisième jour. Les collègues sont tous mobilisés pour arracher leurs droits», insiste le Pr Djidjli. La corporation reproche au ministère de la Santé la non-application de l'avant-projet relatif à la rétribution des activités de santé décidée au profit des enseignants hospitalo-universitaires. Ce document, signé depuis plus de trois mois par le département de Saïd Barkat, reste à ce jour sans suite. «Qu'on nous donne cette rétribution et nous lèverons notre débrayage et reprogrammerons les examens avec le doyen», lance-t-il. Les hospitalo-universitaires tiendront aujourd'hui une assemblée générale au Cpmc du CHU Mustapha-Bacha pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Il est à rappeler que Tahar Hadjar a exclu, lundi dernier, le risque d'une année blanche pour les étudiants de la faculté de médecine. M.Hadjar a également rassuré les étudiants et leurs parents soulignant que «des examens seront organisés à la fin juillet pour rattraper le retard dû à la grève observée par les enseignants de cette faculté». Il a rappelé avoir convenu avec les responsables de la faculté de prolonger l'année universitaire afin de pouvoir organiser les examens de fin d'année entre le 15 et 20 juillet prochain. Ces derniers sont gelés depuis le 21 mars dans toutes les facultés de médecine du pays. Sur les doléances des grévistes, il a indiqué que le ministère de l'Enseignement supérieur n'était pas concerné par la revendication de revalorisation de la prime ajoutant que le ministère de la Santé a satisfait cette revendication en élaborant un projet de décret ministériel qui se trouve actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement. En attendant donc un règlement définitif de ce conflit qui, faut-il le dire, ne se profile pas à l'horizon, l'étudiant reste la seule victime et le spectre de l'année blanche se précise de plus en plus.