Les étudiants en sciences médicales de la faculté d'Alger ne décolèrent toujours pas. Hier encore, ils ont exprimé leur désarroi en manifestant devant la faculté de médecine Mahrzi (ex-Laperrine). Plus d'une centaine d'étudiants ont envahi la rue parallèle à leur faculté, bloquant ainsi la circulation aux automobilistes avant de se disperser. Ils ont démontré leur inquiétude quant au risque de l'année blanche qui se précise de jour en jour. Les étudiants en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire vivent depuis des mois cette situation invraisemblable. “C'est difficile de rester dans le doute. Nous avons raté plusieurs épreuves et nous nous demandons comment nous allons rattraper tous les examens avant le mois de juin”, s'interrogent les étudiants. En effet, les examens vont débuter dans moins d'une semaine dans la majorité des universités. D'autre part, il est question d'avancer la date de la clôture de l'année universitaire et les raisons invoquées à cet effet seraient l'organisation du festival Panafricain qui nécessite une libération des cités universitaires. Ces futurs pratriciens de la santé ne savent toujours pas s'ils passeront leurs examens des derniers EMD (examen de moyenne durée), ainsi que les examens de synthèse. “Nous voulons simplement une solution à cet imbroglio ; nous ne désirons pas payer le prix d'un conflit”, a déclaré Souhil, délégué des étudiants en médecine. Il estime que l'administration de la faculté devrait cesser d'afficher le planning des examens, tant que le bras de fer perdure entre les syndicats des professeurs, docents et maîtres assistants des sciences médicales et les deux tutelles, à savoir le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. “Aujourd'hui, nous avons marqué le point. Prochainement, nous allons envoyer des délégués au ministère de l'Enseignement et de la Recherche scientifique afin de demander une audience auprès de M. Harraoubia et lui transmettre notre plateforme de revendications”, a-t-il précisé. Leurs revendications se résument en l'ouverture d'un dialogue avec les syndicats des professeurs, docents et maîtres assistants et d'être les médiateurs entre les deux antagonistes afin de finir leur formation dans le calme et éloigner le spectre de l'année blanche. À travers ces actions, les étudiants espèrent faire pression sur les deux tutelles pour qu'elles prennent en charge les doléances des syndicalistes. Ils se trouvent piégés par cette situation dont ils sont victimes, tant que la responsabilité est partagée aussi bien par les professeurs, docents et maîtres assistants et le gouvernement.