Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé samedi «à toutes les parties en Libye de s'abstenir de toute action pouvant miner la transition démocratique et de reprendre le dialogue». Cité par son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué, M. Ban «appelle les chefs de formations militaires à respecter leur obligation morale et légale de protéger les civils». Il se déclare «très inquiet (..) de la mobilisation militaire croissante dans et autour de la capitale Tripoli». «Des affrontements risquent de remettre en cause les sacrifices faits par la population libyenne au cours de sa lutte pour la liberté et la dignité», avertit le secrétaire général qui considère que le pays a atteint «un tournant dans son processus de transition politique». Le général dissident, Khalifa Haftar, a affirmé samedi avoir reçu un mandat du peuple libyen pour lutter contre les groupes radicaux, au lendemain d'importantes manifestations de soutien à son opération «antiterroriste» dans l'est du pays. Des élections législatives sont prévues le 25 juin en Libye, sur fond de violences meurtrières quotidiennes et une profonde crise politique. De son côté, l'Union européenne (UE) s'est dite «profondément préoccupée» par les violences en Libye, appelant toutes les parties à la retenue et à régler leurs différends par des «voies politiques». Dans un communiqué publié samedi à Bruxelles, l'UE a exhorté les Libyens à «favoriser la primauté du droit, le respect des droits de l'homme et le bien-être des citoyens», mettant en garde contre «la menace du chaos, de la fragmentation, de la violence et du terrorisme» qui planent sur le pays. Insistant sur «l'importance d'un dialogue politique inclusif en Libye», l'UE a encouragé toutes les parties «à coopérer activement avec la mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), pour parvenir à un accord sur une feuille de route politique pour le processus de transition». L'ONU a «un rôle central à jouer dans la coordination des efforts internationaux visant à appuyer ce processus politique», a estimé l'UE, appelant dans ce cadre toutes les parties en Libye «à créer un environnement propice à la tenue d'élections législatives dès que possible». L'UE a ainsi invité «les Libyens à éviter toute mesure de nature à entraver ce processus politique qui doit mener à une transition pacifique du pouvoir». Ce processus doit être basé sur un large consensus, a-t-elle insisté, affirmant «son attachement à une Libye unie, démocratique et prospère» et faisant part de sa disposition à continuer à encourager et à faciliter le dialogue et la réconciliation en tant que clés de voûte du processus de stabilisation du pays, dans l'intérêt national de la Libye et de la sécurité au Maghreb, au Sahel, ainsi que dans la région méditerranéenne».