Lorsque l'on a des projets plein la tête, le cœur rempli d'espoir et l'avenir devant soi, avec comme viatique la jeunesse, le sésame peut-il ouvrir la porte de la chance et bousculer le destin ?Ilyès Yassine Besseghir, dont il s'agit, a eu l'opportunité d'être sélectionné à la Star Academy Maghreb; mais la destinée lui a fait un pied de nez ; éliminé au casting de la finale, il n'a pas été découragé, bien au contraire, il a quantifié ses aptitudes pour apporter des correctifs et s'améliorer. A cet effet, il ne rate aucune opportunité pour accéder à la notoriété. Ce jeune homme fringant s'est embarqué dans l'univers musical à l'âge où l'on joue au train électrique et au soldat ; un penchant légué par sa mère qui était fan de Farid El Atrache et qui l'a boosté à faire de la musique. Volonté et ambition Depuis, cet élan s'est transformé en une véritable passion qui lui colle à la peau. Ilyès, inscrit à l'association musicale Fen oua Nachatatte de Mostaganem a poursuivi une formation de musique andalouse durant près de onze années. Etant teen-ager, il s'oriente au conservatoire pour apprendre le solfège et la maîtrise de tous les instruments à cordes. Ilyès joue du violon, de la guitare, du qanoun, de la mandoline et du violoncelle. Il a obtenu le second prix du meilleur luthiste au concours national à Béchar. Avec son groupe Sahel, il anime des rencontres festives ; Son souhait ? Étant joueur de luth, il ambitionne de travailler pour accéder au niveau de l'Irakien Nasser Chema ; un pari difficile, mais pas impossible semble penser Ilyès. Pour ce faire, il passe de nombreuses heures à interpréter des morceaux de musique en solo de cet instrument. «Certes j'ai du potentiel, mais seul le travail et la persévérance sont les garants de la réussite», nous dit-il. A 22 ans, ce jeune licencié en sciences financières a été contacté par le Théâtre national algérien (TNA) pour accompagner musicalement la soirée poétique prévue lors de la troisième édition du Festival du théâtre professionnel de l année dernière. Son parcours jalonné de prestations lui a valu d'innombrables représentations au niveau international. Ce virtuose a à son actif de multiples concerts de musique classique algérienne en France notamment à Grenoble, et Nantes dans le cadre de la manifestation de «L'année de l'Algérie en France 2003». Ankara a été le réceptacle d'un de ses galas à l'occasion du Festival international de l'enfance. Artiste et sportif Comme autre participation, ce musicien émérite a prouvé son talent aux ateliers de musique du film pour enfants et de la jeunesse à Sousse en Tunisie. Exerçant comme superviseur régional spécialisé dans les assurances personnes, Ilyès mentionne : «J'aime la musique mais je l'exerce comme hobby au regard de la carence du statut de l'artiste ; l'art en Algérie ne fait pas vivre», a-t-il indiqué. Si Ilyès envisageait une carrière professionnelle, ce serait en France ou aux Etats-Unis d'Amérique. La raison ? «Sans statut de l'artiste, l'art ne peut constituer une source de revenu appréciable pour s'y adonner pleinement», note-t-il avec appréhension. Cheminant allégrement dans ses partitions, ce jeune homme ne se cantonne pas seulement dans la musique, il a d'autres centres d'intérêt. Il pratique divers sports comme le karaté, le football et le culturisme. Bien bâti, vigoureux, sa carrure d'athlète témoigne de ses efforts dans le body-building. Au look branché, courtois, Ilyès Yassine poursuit son petit bonhomme de chemin. Très «in» en musique, il s'investit dans tous les genres, andalou, chaâbi, sahraoui, oriental et jazz. Aucune frontière musicale ne constitue une barrière pour ce jeune prodige. L'essentiel est d'interpréter un morceau qui l'introduise dans un monde magique et enchanté.