La session criminelle continue de rendre des verdicts qui condamnent une jeunesse, déjà punie par des conditions de vie déplorables, a des peines allant dans la plupart des cas à la condamnation à mort. Ce fut le cas du jeune Hamza R. qui a écopé d'une lourde peine, la perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation. Un acte puni par les articles 254, 255, 256 et 261 du code pénal. L'affaire remonte à septembre 2007, exactement au mois sacré du ramadhan, à quelques minutes de la rupture du jeûne lorsque l'accusé, Hamza R. a commis son forfait sur la victime M. Hichem. La cause du meurtre est banale. Le 16 septembre 2007 à Bab El Oued vers 18h 45 l'accusé s'est mis sur la voie publique afin de diriger la circulation automobile, notamment en ces jours de carême où l'ensemble des citoyens se pressent et se bousculent pour rentrer chez eux à temps. Quelques instants plus tard, Hichem M. arrive à bord de sa voiture accompagné de son ami qui a comparu hier en tant que témoin oculaire de l'assassinat. Arrivé devant son ami d'enfance et de surcroît voisin de longue date, Hichem frôle son ami avec sa voiture, façon de plaisanter avec lui. Ne se doutant nullement que ce geste sympathique allait lui coûter la vie. Il sera, en effet, assassiné par son ami Hamza R. Une altercation verbale se déclenche entre les deux protagonistes et Hichem descend de sa voiture pour remettre en place le jeune Hamza qui s'est autoproclamé justicier sans l'être réellement. Il poursuit la victime qui revenait vers sa voiture pour lui planter un couteau dans la cuisse. En se retournant, la victime reçoit un autre coup au thorax, à 2,5 cm du cœur. Un coup fatal qui a coûté, hélas, la vie au jeune Hichem. Après son forfait, l'accusé prend la fuite vers une destination inconnue. Son portrait sera affiché dans tous les commissariats de police. Au mois de février 2008 la police met la main sur lui et le place sous mandat de dépôt. Hamza R. a comparu hier devant la cour criminelle pour répondre de cet acte odieux perpétré en plein mois de piété et de pardon. Appelé à la barre, Hamza R. a voulu fuir les questions du juge. «C'est lui qui m'a provoqué» a asséné le bourreau à l'égard de la victime qui repose au cimetière d'El Kettar. «C'est un troisième coup de couteau» crie le père de la victime en furie avant d'être évacué par les policiers. L'accusé qui a deux frères condamnés à des peines capitales est un multirécidiviste. Lors de son exposé, le parquet a apporté des éléments palpables condamnant l'accusé et demande la perpétuité. L'avocat de la défense, maître Benbraham a axé sa plaidoirie sur le vice dans les procédures. Il faut dire qu'il y a une certaine part de vérité car il est quasi impossible de juger un accusé pour un crime et lui infliger une peine telle que la perpétuité sans la reconstitution du crime, sans un dossier iconographique qui existe dans le code pénal. L'avocat de la défense a aussi plaidé le jeûne qui semble être derrière ce crime ou l'une des raisons qui ont conduit à cet état de fait. Après délibération le juge a rendu son verdict, et a examiné l'aspect civil de l'affaire en infligeant une amende de 200 millions de centimes que l'accusé Hamza R. doit payer à la famille de la victime.