La présidente sortante de la Fédération algérienne d'escrime (FAE), Feriel Salhi, sort de sa réserve et tient à apporter des éclaircissements sur la situation de blocage prévalant au niveau de cette instance sportive avec le rejet de l'élection du nouveau président Boudjemaâ Abidat et des nouveaux statuts par la fédération internationale (FIE). «L'affaire de notre fédération est différente de celle des fédérations de cyclisme et de judo. L'assemblée générale élective, tenue de force le 30 janvier 2009, a été entachée d'irrégularités et j'ai saisi, conformément à la loi 90-04 du 14 août 2004 relative au sport et aux statuts de notre fédération, le Tribunal arbitral du sport (TAS) algérien qui m'a donné raison le 18 avril 2009. On nous a humiliés et c'est pour cette raison qu'on a porté l'affaire devant le TAS. On a fait des recours aux services concernés, à savoir au MJS, à la commission interministérielle et à celle des observateurs indépendants, sans avoir aucune réponse. Si les observateurs indépendants ont démissionné, c'est à cause de ce qui s'est produit lors de l'AGE de notre fédération. C'était la goutte qui a fait déborder le vase. En tout cas, sans ces recours, on aurait été sanctionnés par la FIE pour approbation d'une AGE illégale. Du moment que le ministère de la Jeunesse et des Sports appelle, aujourd'hui, au respect de la réglementation, qu'il commence par l'application de la décision du TAS où qu'il fasse appel au niveau du Tribunal arbitral du sport de Lausanne», lance Feriel Salhi, toujours reconnue par la FIE. «Le nouveau président n'est pas reconnu par la FIE» «Moi et les membres de mon bureau exécutif sommes les seuls reconnus par la FIE et il suffit de voir le site internet de cette instance pour le vérifier. Le nouveau président affirme qu'il est reconnu par la FIE. Je le défie de le prouver. Il n'a reçu aucun écrit dans ce sens alors qu'il ne cesse de revendiquer sa reconnaissance au lieu de chercher à arracher, avant tout, une autorisation pour la participation de nos athlètes d'élite aux compétitions internationales. Selon les statuts de notre fédération, il n'a même pas le droit de postuler à la présidence en sa qualité d'expert désigné par la tutelle. On nous a poussés à partir après un mandat de deux ans pour ramener un retraité à ma place et casser tout le travail qu'on a fait en privant notamment 20 athlètes médaillés de compétition. Pis encore, un ancien président et un ancien DTN, suspendus par l'ancien ministre Yahia Guidoum, font partie du nouveau bureau fédéral élu au cours d'une AG sans que le quorum ne soit atteint. Seuls nous, anciens dirigeants de la fédération, puissions organiser les élections, conformément aux directives de la FIE qui nous a demandés de ne pas les tenir sur la base des nouveaux statuts. J'ai respecté ces directives et évité ainsi des sanctions contre notre fédération», souligne la présidente sortante de la FAE, membre du comité exécutif de la FIE après avoir fait partie des commissions d'arbitrage et des règlements de cette instance internationale. Cette dernière a, d'autre part, rejeté les statuts de la FAE après leur mise en conformité avec le décret 05-405 régissant les fédérations sportives nationales. «Nos statuts doivent être amendés» «On a reçu plusieurs correspondances de rappel de la FIE pour revoir les statuts de notre fédération et les mettre en conformité avec ses règlements qui interdisent toute limitation de mandat. Dans la correspondance qu'on a reçue le 28 janvier 2009, la FIE menace de prendre les mesures qui s'imposent à notre égard si les statuts ne sont pas modifiés. J'espère que le décret 05-405 sera amendé pour qu'on revienne à la légalité vis-à-vis des instances internationales et qu'on refasse les élections. On a déjà perdu beaucoup de temps jusque-là et nos athlètes sont pénalisés avec leur absence aux compétitions internationales d'escrime. Qu'on cesse d'induire en erreur l'opinion publique et de discréditer des gens qui ont rendu des services énormes à cette discipline. Si on veut des règlements de comptes, moi, j'ai de graves révélations à faire», a conclu notre interlocutrice.