On ne peut parler de fractionnement du plasma sans évoquer la question des protéines thérapeutiques. Une protéine thérapeutique consiste à identifier une centaine de protéines dans le plasma humain qui ont toutes des fonctions physiologiques précises et indispensables à l'équilibre de l'organisme. Par une démarche scientifique et technologique, certaines d'entre elles sont purifiées pour leur intérêt thérapeutique en cas de pathologies engendrées par leur déficit, leur dysfonctionnement ou leur mauvaise régulation. L'opération du fractionnement plasmatique a pour objectif d'isoler ces protéines et de mettre à la disposition des professionnels de la santé des médicaments hautement caractérisés. Procédés qui font appel à des technologies de très haute précision pour une fabrication de médicaments dérivés du plasma, tout en maintenant les propriétés biologiques naturelles des protéines et leur bénéfice thérapeutique pour les patients. La fabrication de médicaments dérivés du plasma à laquelle s'ajoutent des règles spécifiques liées à la fabrication de médicaments injectables est utilisée généralement dans la prise en charge de patients atteints de pathologies graves, telles que l'hémophilie et l'albumine. Qu'en est-il en Algérie ? En 2007, des recommandations ont été émises par les autorités en vue de doter l'Algérie d'une capacité de fractionnement plasmatique. Le choix a été porté sur le Laboratoire français de fractionnement et des biotechnologies (LFB). Dans ce cadre, des réunions ont été organisées entre les entreprises du médicament (LEEM) en France et en Algérie. Ce projet, l'un des plus prometteurs dans le domaine pharmaceutique entre l'Algérie et la France, vise la fabrication localement de médicaments tels que les facteurs hémophiliques, l'albumine ou les immunoglobulines. Un projet qui malheureusement tarde à voir le jour, allongeant le calvaire de milliers d'hémophiles et autres malades.