Huit mois après l'offensive israélienne de Ghaza qui a duré plus de 50 jours, fait plus de 2100 morts parmi la population palestinienne et détruit des dizaines de milliers de foyers, la reconstruction de la ville n'est toujours pas entamée. C'est ce qu'a déclaré hier l'ambassadeur de l'Etat palestinien à Alger lors de son passage au forum de la mémoire du quotidien El Moudjahid en collaboration avec l'association Machaâl Echahid. Le Dr Louaï Aissa, connu aussi pour ses discours secs et percutants, a dévoilé qu'aucune décision relative à la reconstruction de Ghaza n'a porté ses fruits puisque les Palestiniens continuent de souffrir le martyre devant le manque de moyens promis pourtant après le cessez-le-feu en août dernier. «Ni les 500millions de dollars promis par les pays occidentaux ni encore moins les 100 millions comme contribution des pays arabes n'ont été attribués jusqu'à présent, a déclaré le diplomate, même si entre temps beaucoup d'aléas sont intervenus pour empêcher un réel aboutissement de ces aides, il faut considérer que la situation à Ghaza est loin d'être brillante. L'Etat palestinien à pris en charge sur son modeste budget le relogement de 40 000 foyers sur plus de 100 000 familles qui se sont retrouvées sans toit par suite des agressions perpétrées l'été dernier sur la population de Ghaza. Il faut dire que l'entité sioniste fait tout pour bloquer les aides». Sur un autre plan le conférencier dont l'invitation coïncidait avec la célébration de la journée de la terre palestinienne a rappelé à ce sujet que cette journée est symbolique non seulement pour les Palestiniens mais aussi pour tous les pays arabes et musulmans ainsi que pour toute l'humanité afin de faire front contre cette forme grave de racisme pratiquée par l'Etat sioniste. «La terre, souligne-t-il, constitue pour nous en tant que musulmans le centre d'intérêt car à l'origine de la création de l'entité sioniste en 1897, il faut savoir que l'objectif majeur était la spoliation des terres entre les mains des Palestiniens, viendra ensuite le second point qui était de dénuer ces derniers de leur identité. Mais il y erreur de jugement sur ce peuple qui tient à ses racines en luttant par tous les moyens pour garder sa terre. De ce fait, nous dirons à ceux qui font la politique de l'autruche, à ces chevaliers à la Don Quichotte luttant contre des moulins à vent que vous ne produisez rien sinon que vous êtes en train d'éparpiller vos efforts pour servir vos ennemis qui contrairement à vous tiennent le bon bout». La lutte jusqu'à l'indépendance Par cette méthode, explique l'ambassadeur, l'entité sioniste a toujours cherché à diminuer la démographie chez les Palestiniens. «Nous étions 1,4 million en 1948, en un temps record, 750 000, soit 54% de la population totale ont été chassés de leurs terres et contraint à l'exil en Syrie, en Jordanie ou en Egypte, alors que le restant s'est retrouvé en Cisjordanie. Seulement 150 000 sont restés dont une partie au nord (Galilée) et une autre au sud (Néguev). Aujourd'hui, Israël compte environ 8,8 millions d'habitants dont 75% sont des juifs, alors que les Palestiniens ne sont plus que 1,7 million soit 20,7%. En dépit de tout ce qu'on peut lui mettre comme embûches, ce peuple est résolu à aller jusqu'au bout pour l'indépendance de son pays», conclut à ce sujet le diplomate.De son côté, le représentant de l'union nationale des paysans algériens (UNPA) Abdelatif Dilmi a renouvelé à l'ambassadeur le soutien de son association «en toute connaissance de cause pour ce que peut représenter la terre», rappelant à l'occasion la fameuse grève du 30 mars 1976, considérée comme la première «Intifadha» palestinienne. A noter que cette conférence a vu la présence de représentants du ministère de l'agriculture, de la représentante du ministère de la solidarité et de la condition de la femme, du représentant de la DGSN ainsi que l'ambassadeur d'Egypte qui a tenu à rappeler que la politique du président Sissi «sert beaucoup la politique arabe actuellement».