Après l'avoir exposé la semaine dernière en Conseil des ministres, Ahmed Ouyahia présentera pour approbation, mardi prochain, le plan d'action du gouvernement à l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce plan d'action pour le quinquennat 2009-2014, que défendra le Premier ministre Ahmed Ouyahia devant les parlementaires, consistera en la traduction du programme de continuité du président de la République en mesures et actions. Si, pour l'exercice en cours, le gouvernement mettra en exécution l'important budget d'investissement pour l'année 2009, il en profitera également au cours de cette année pour élaborer le nouveau programme pluriannuel d'investissements dont le contenu sera annoncé par le président de la République. Ainsi, comme souligné maintes fois par le chef de l'Etat durant sa campagne électorale, le gouvernement veillera à consolider une «Algérie sereine» à travers notamment la mise en œuvre des orientations et décisions du chef de l'Etat concernant l'approfondissement de la charte pour la réconciliation nationale. La lutte contre la corruption demeure un objectif majeur que le gouvernement s'attellera à conforter et renforcer à travers de nouvelles dispositions qui seront mise en place. Le plan d'action prévoit dans ce sillage le renforcement de l'Etat de droit et la bonne gouvernance en améliorant les facteurs de développement économique. Ceci passe inéluctablement par une justice et une administration publique fortes, dont la réforme et la modernisation sont d'ailleurs prévues, tout comme celle des collectivités locales appelées elles aussi à subir des mues profondes, ou encore la modernisation de l'administration économique dont le renforcement des mécanismes de contrôle et de régulation sont un gage de «bonne gouvernance». L'économie nationale n'est pas en reste dans le plan d'Ouyahia puisqu'un long chapitre lui est consacré. Dans ce cadre, la promotion du développement agricole, synonyme de sécurité alimentaire, est soulignée. A ce titre, le gouvernement entend approfondir les programmes substantiels du développement du secteur entamés depuis quelques années ainsi que ceux relatifs à la pêche. La poursuite de la mise à niveau des entreprises, la facilitation de l'accès aux crédits, la valorisation des capacités énergétiques et minières du pays, l'encouragement du tourisme et de l'artisanat, sont autant d'autres priorités contenues dans le plan d'action du gouvernement. A ceci s'ajoutent les réalisations et projets attendus en matière de logement, d'emploi, d'enseignement, de formation ou de santé. Pour la justice à titre d'exemple, il est prévu la formation de 2 000 nouveaux magistrats, 8 000 nouveaux greffiers et des programmes de formation spécialisés au profit de 35 000 éléments. Durant le même quinquennat sont prévues les réceptions de 125 tribunaux et tribunaux administratifs et 100 pénitenciers de 50 000 places. En matière de transport, le gouvernement entend réaliser 6 000 kilomètres de voies ferrées. Le plan prévoit aussi la réalisation de 500 000 logements qui s'ajouteront au 1,5 million de logements déjà annoncés. En matière de ressources en eau, 10 centrales de dessalement d'eau de mer ainsi que de nouveaux barrages sont prévus. Pour le secteur de la santé, le gouvernement projette de réaliser 60 hôpitaux, 70 maternités et 100 centres de santé. Ainsi, grâce au programme d'investissements publics doté de 150 milliards de dollars, le gouvernement, appelé par ailleurs à poursuivre un «effort mené depuis dix ans» par le chef de l'Etat, pourra aisément «répondre aux besoins de développement social de la population mais aussi générer un investissement et une croissance économiques à même de fournir d'autres ressources au pays.»