Il y a 58 ans, le 3 mars 1957, le chahid Larbi Ben M'hidi était assassiné à Alger. Vu qu'il avait résisté à toutes les formes de torture et qu'il allait continuer dans sa résistance, ses tortionnaires, notamment le général Bigeard, ont décidé de l'assassiner quinze jours après son arrestation en simulant un suicide. «La modeste maison qui a vu grandir Larbi Ben M'hidi symbolise l'humilité, mais aussi la grande valeur des hommes et des femmes qui ont déstabilisé le colonialisme jusque dans ses fondements», a déclaré hier le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, en visite au douar Kouahi près de Aïn M'lila, où se trouve la demeure du héros. «Lorsqu'on évoque le martyr Larbi Ben M'hidi et son combat pour l'indépendance, c'est l'histoire de l'Algérie, la Déclaration de Novembre, le Congrès de la Soummam qui nous viennent à l'esprit, en même temps que le passé, le présent et l'avenir de notre pays», a rappelé le ministre. Né en 1923 au douar Kouahi, près de Aïn M'lila, Larbi Ben M'hidi a adhéré au Parti du peuple algérien (PPA) que dirigeait le pionnier du nationalisme algérien Messali Hadj Ahmed avant de devenir, en 1947, l'un des membres les plus importants de l'Organisation spéciale (OS). En 1952, il sera choisi pour être responsable politico-militaire de l'Oranie. Par la suite, il participera à la création du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) et sera membre fondateur du Front de libération nationale (FLN) et également membre du groupe des 22 qui décidera du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954. Larbi Ben M'hidi a aussi participé à la préparation du 1er Congrès de la Soummam tenu le 20 août 1956, où il fut élevé au grade de colonel de l'Armée de libération nationale (ALN). Larbi Ben M'hidi deviendra célèbre après son arrestation en pleine Bataille d'Alger. L'homme qui avait fait peur à tous les officiers français dont Bigeard, Massu, Aussaresses et le colonel Mathieu, dépêché spécialement de France pour faire face aux héros de la Bataille d'Alger dont Yacef Saâdi, Ali la Pointe, Hassiba Benbouali, les Djamilate et Petit Omar, étonnera la presse internationale par son calme, sa sagesse, sa maturité politique et ses réponses restées dans l'histoire notamment sa réplique «Donnez-nous vos avions et vos blindés et on vous donnera nos couffins».