Le président de l'APC appelle de tous ses vœux à la réalisation d'un parc d'attractions et de loisirs, une infrastructure dont l'absence est ressentie par la population de Skikda. En outre, il entend rattraper l'immense retard accumulé par la commune sur les plans socio-économique et culturel. Des projets de développement local, relevant du programme quinquennal 2010-2014, ont été déjà achevés à Béni Béchir, commune relevant de la daïra de Ramdane Djamel et distante de 14 km de la ville de Skikda. Les travaux portent sur l'entretien et l'équipement de quatre établissements scolaires et de deux projets liés au raccordement d'un forage à un réservoir et d'alimentation en eau potable dans la localité de Ali Abdennour (ferme Pontus, Bountous par déformation). Au total, ce sont 15 opérations proposées par l'APC de Béni Béchir qui ont eu l'approbation de la tutelle. L'enveloppe financière prévue au titre des plans communaux de développement est de 170 millions DA. Elle peut être revue à la hausse, et ce, en fonction des imprévus dictés par les aléas du marché et de la réalité du terrain. Une dynamique est à relever dans cette commune que l'on ne cesse de présenter théoriquement comme la nouvelle ville de Skikda, une idée qui date des années 1980. Pour cela, une assiette foncière d'une superficie de 350 ha aurait été réservée, près de 3500 logements devaient être construits dans ce cadre, avec toutes les commodités et infrastructures de base nécessaires à une vie décente en communauté. Les entraves foncières furent l'argument invoqué, du moins officiellement. Revenons au réel : Béni Béchir, commune issue du découpage administratif de 1985, s'étend sur une superficie de 4329 ha et compte une population de plus de 9000 âmes réparties sur quatre grandes agglomérations : Béni Béchir-Centre, Ali Abdennour, El Onabet et Om Laâres Echems. Son principal handicap : un sous-équipement chronique conséquent à une vision étriquée du développement local.
Un projet structurant : le parc d'attractions Béni Béchir devrait accueillir le projet d'un parc d'attractions de 15 ha, qui a reçu l'aval de la commission de wilaya du choix de terrain. Il aura à surplomber l'ancien site affecté à la nouvelle ville, avec vue sur la RN 44. On prévoit des aires de jeux pour enfants, un mégacyber, un parc zoologique et un parking ainsi que d'autres commodités nécessaires au bon fonctionnement de l'infrastructure. Une délégation belge, en tournée de prospection en 2003, aurait été charmée par le site et les blocs de pierre qui l'ornent. «C'est l'une de nos priorités. Le projet apportera beaucoup à la wilaya, sur les plans économique et touristique. Nous tablons sur la bonne écoute des instances compétents aux fins de le concrétiser», précise le maire, Djamel Hamoudi. De prime abord, il faudrait déloger les habitations précaires qui sont implantées à quelques centaines de mètres du site. Déjà, les services communaux s'attellent, par le biais d'attributions de marchés à des entreprises de réalisation, à la construction de logements ruraux dont une vingtaine est en voie d'achèvement. Comme toujours, la nature privée des terrains bloque le processus. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les deux projets de logements ruraux sont séparés par un terrain privé. D'ailleurs, dans ce contexte, plusieurs terrains privés, dont quelques-uns à caractère agricole, sont restés vacants et à faible rendement. Dans les perspectives de développement, figurent la révision du plan d'occupation du sol n°1 au niveau du chef-lieu de commune et du plan de développement d'aménagement urbain, l'orientation du développement de la région vers le POS n° 2, dans la région d'El Onabet qui s'étend sur 35 hectares. En plus, on prévoit la création d'une zone d'activité dans la localité de Domrana, compte tenu qu'elle longe la RN 44 et jouxte l'entreprise portuaire et la zone industrielle, de même que la construction d'une route pour relier quelques petites et grandes agglomérations. Ces propositions, si jamais elles viennent à être concrétisées, impliqueraient de facto l'empiètement sur les terres privées, forestières ou agricoles. Mais le bénéfice pour les habitants est incommensurable. La première chose qui attire le regard à Béni Béchir est sans conteste la multiplication des chantiers. Pour l'année 2008, 48, 9 millions DA ont été alloués à 13 opérations touchant, par ordre de priorité, l'eau potable, la jeunesse et les sports, les infrastructures de base, les routes, l'assainissement et l'aménagement urbain. En 2009, l'enveloppe dégagée a été revue à la baisse et les priorités se sont inversées en fonction du taux d'avancement des projets : 37, 5 millions DA pour 12 opérations ciblant les routes, l'eau potable, l'assainissement, les infrastructures de base, la santé, la jeunesse et les sports et l'aménagement urbain. En 2008, 23 millions DA ont été injectés dans des travaux d'entretien et de réhabilitation des écoles. Un directeur d'établissement avoue que depuis la réalisation de son groupement scolaire, «c'est la première fois que nous assistons à des travaux pareils». Le maire précise que 73 entreprises de réalisation s'attellent à concrétiser le programme. Cependant, beaucoup de hameaux souffrent le martyre. A l'exemple de Guerbaâ, dont l'accès est si difficile en hiver que les habitants sont tenus d'enfiler des bottes. Cette localité n'a bénéficié, pour le moment que de deux projets : le premier, en 2008, d'un coût de 250 millions de centimes, concerne l'installation de l'éclairage public, le second, au titre de l'exercice en cours, de l'ordre de 300 millions de centimes, a trait à la réalisation d'un réseau d'assainissement.
L'eau et la santé, deux extrêmes ! Fait spécifique à Béni Béchir, l'abondance de l'eau potable dans les robinets. Les ménages sont alimentés à raison de 12 h par jour. En attendant la finalisation de la station de pompage, intervenant dans le cadre de l'approvisionnement à partir de la station de dessalement de l'eau de mer, les ressources existantes sont estimées à 3000 mètres cubes, distribuées par 4 grands réservoirs, installés à M'sadaâ Rassou, El Onabet, Ali Abdennour et Béni Béchir-Centre. Reste la qualité de l'eau. Le maire se veut rassurant : «Il n'y a rien à craindre à ce sujet, des contrôles quotidiens sont effectués par les services compétents». Il affirme boire de cette eau depuis sa tendre enfance, et que rien ne lui est arrivé. Actuellement, 3 parmi les 5 forages sont fonctionnels. Leur débit varie entre 16 et 36 l/s. En matière de santé, la commune dispose de deux salles de soins, au chef-lieu communal et à Ali Abdennour, et d'une troisième en voie de réalisation à El Onabet, d'un coût de 200 millions de centimes. Dans la salle de soins du village principal, on déplore l'absence d'ambulance et de conditions de travail décentes. Deux médecins, un dentiste et deux infirmiers supportent l'afflux moyen quotidien de 200 visiteurs. Le manque de paramédicaux se fait vraiment sentir. Une lacune qui se répercute négativement sur le bon rendement, d'un côté, et l'extension du volume horaire des activités, de l'autre. «Le vendredi, on ne travaille pas. Ce n'est pas normal», s'insurge l'infirmier. Parmi les priorités de l'heure, de l'avis de nos interlocuteurs, figurent le projet de polyclinique avec en prime des consultations spécialisées hebdomadaires et un logement de fonction.