«Le programme d'éradication des décharges sauvages initié par le gouvernement est un long combat écologique pour le secteur», a affirmé la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement lors de son passage hier au forum de notre confrère El Moudjahid où le débat s'est déroulé à bâtons rompus sur toute l'activité de son département, notamment dans son volet environnement. Dalila Boudjemaâ a étayé cette volonté par la politique de fermeture des 64 décharges sauvages dont une vingtaine est en cours de traitement et quatre en phase d'étude. D'Oued Smar à Ouled Fayet à Alger en passant par d'autres wilayas concernées par les décharges sauvages (El Tarf, Tébessa, Annaba, pour ne citer que celles-ci), la ministre a parlé de réhabilitation après décontamination. «On va récupérer tous ces sites, les décontaminer et en faire des espaces respectueux de l'environnement, des parcs verts, des lieux de loisirs ou des projets qui vont en adéquation avec l'environnement», dira-t-elle, avant de rappeler toutefois que l'étape actuelle que connaissent les décharges sauvages est une étape transitoire avant d'aller vers ce qu'elle appelle une véritable économie verte. A ce propos, elle souligne que 2014 est une année charnière où une attention particulière a été accordée dans la collecte des déchets s'agissant justement pour le secteur qu'elle dirige de contribuer à l'amélioration des consignes de tri sélectif, point fort de la politique menée à ce sujet. Progressivement, explique la ministre, le recyclage et la valorisation des déchets ménagers constituent une matière première pour certains secteurs économiques du pays comme l'agriculture, l'artisanat ou l'industrie de manière générale. L'exploitation de ce gisement permet d'avoir des impacts positifs sur toute la chaîne des déchets recyclables qui généreront une source d'argent et d'emplois. Une gestion circulaire comme il plaît à la ministre de l'appeler, basée sur la transformation du coût qui est la gestion classique en centre de profit économique. «Le déchet redevient une ressource qu'il faut savoir exploiter pour en faire une véritable matière première, c'est là notre défi», argumente Dalila Boudjemaâ, ajoutant que cette gestion fera économiser à l'Algérie pas moins de 300 millions d'euros par an. Les bénéfices économiques issus du recyclage sont nombreux, continue à soutenir la ministre en évoquant la réduction des importations de matières premières, la relance de la production dans certains secteurs de récupération, la création d'entreprises spécialisées dans ce domaine. Et le chiffre est là pour témoigner de l'importance du volume de déchets que les Algériens produisent, soit 13,5 millions de tonnes par an. Malheureusement, seulement 5% de ce volume étaient recyclables. Les efforts entrepris ont, selon la ministre, permis d'aller à 17% en 2014. Mais, confie-t-elle, cela reste insuffisant en comparaison avec beaucoup de pays, ce qui oblige le secteur à renforcer sa politique à cet effet pour atteindre 25% en 2015 alors que les objectifs tracés à partir de 2016 sont de l'ordre de 50% de récupération. Dalila Boudjemaâ saisit l'occasion pour lancer un appel aux petites entreprises, notamment dans le cadre de l'Angem et de l'Ansej pour investir dans ce créneau où une multitude de matériaux est à récupérer comme le papier, le carton, le verre, le plastique, les batteries, les pneus, les composants électroniques, etc. Elle rappellera aussi l'investissement à Alger dans le rail comme moyen de transport des déchets, plus économique, moins polluant et plus rapide, comparativement avec les camions utilisés par les deux organismes chargés du traitement (Netcom, Extranet). Il faut savoir à ce sujet que le parc de Netcom est de 7000 bennes-tasseuses, contre 600 pour la ville de Paris. Pourtant on est loin de la comparaison en matière de résultat. Les camions de Netcom mettent en fait plus de quatre heures pour arriver au centre d'enfouissement situé à environ 80 km d'Alger.
Le gaz de schiste n'a aucun impact sur l'environnement C'est bien une confirmation de la ministre de l'Environnement lors des questions-réponses avec les journalistes. «Je comprends parfaitement les préoccupations et les attitudes des uns et des autres, confie-t-elle, mais la dimension environnementale a été au cœur de la décision. «Je peux donc rassurer aujourd'hui que sur le plan environnemental, il n'y a pas d'impact dans l'exploitation du gaz de schiste car toutes les dispositions ont été prises, mais pour le moment nous n'en sommes pas là car il ne s'agit que de l'exploration mais non de l'exploitation». Elle mentionnera dans ce sens que le ministre de l'Energie a été obligé de faire une étude, car la loi sur l'environnement oblige, la loi sur les hydrocarbures oblige, la loi sur les mines oblige. Sans les études préalables, pas d'autorisation d'exploitation. Tous les investisseurs font l'objet d'étude sur l'impact sur l'environnement. «Je rassure encore une fois que les études ont été faites mais nous sommes en phase d'exploration et l'exploration n'est pas prête avant 2022, comme l'a précisé le Premier ministre», a tenu à dire Dalila Boudjemaâ qui a rappelé que beaucoup des pays de l'UE ont annoncé leur volonté d'aller au gaz de schiste, ou encore l'Arabie saoudite, et même la France à travers son ancien président Nicolas Sarkozy. La ministre a précisé enfin que les études faites pour ce dossier ont été faites en Algérie, et non à l'étranger.