A moins de 3 semaines de la tenue de sa conférence nationale du consensus, le Front des forces socialistes (FFS) entre dans une phase cruciale. Celle de convaincre ses partenaires politiques d'adhérer à sa démarche. Après avoir «essuyé un revers» de la part des deux partis les plus représentatifs, le FLN et le RND, qui ont posé des préalables à leur participation, le FFS est appelé, dès aujourd'hui, à clarifier sa démarche au risque de voir son initiative dont il est même question du report, tomber à l'eau. Le plus vieux parti de l'opposition entame, en effet, une nouvelle série de rencontres avec d'autres partis politiques afin de «susciter» leur adhésion. «Dans le cadre du 2e round des consultations bilatérales préliminaires avec les acteurs politiques et sociaux, en vue de la tenue de la Conférence nationale de consensus (CNC), et comme convenu lors des premières entrevues, «le FFS rencontrera plusieurs autres formations politiques, indique le parti dans un communiqué rendu public hier. Ses responsables se rendront dès la matinée d'aujourd'hui chez le TAJ de Amar Ghoul. Ayant applaudi la démarche du FFS, Ghoul avait estimé, lors de la première rencontre, qu'elle revêt «une dimension nationale», ajoutant que sa formation politique «soutient, encourage et compte renforcer et faire réussir l'initiative car elle vise à construire l'Algérie et sert l'intérêt général et non celui d'une quelconque partie ou groupe de partis». Mais le FFS compte, à travers la deuxième rencontre, lui arracher un accord définitif surtout que «les avancées réalisées» sont remises en cause par les conditions posées par le FLN qui avait pourtant donné son accord de principe, et les préalables du RND et d'autres formations politiques. Le FFS, qui rencontre également en parallèle la société civile, rencontrera demain après-midi les responsables de l'ANR. Belkacem Sahli, pour rappel, avait lui aussi applaudi l'initiative du FFS avant de se «ranger» derrière le FLN, lors de leur récente rencontre, en affirmant que son parti refuse, au même titre que le FLN, «la remise en cause de la légitimité des institutions de l'Etat». Pour son parti, a-t-il souligné, «le consensus est l'approfondissement des réformes engagées par le président de la République en 2011». Plus direct, il avait ajouté que toute initiative qui ne s'inscrit pas dans la continuité des réformes du chef de l'Etat ne recevra pas l'adhésion de l'ANR. Samedi, le FFS ira chez le Front El Moustakbal de Abdelaziz Belaïd, qui avait, lui, «accordé» son soutien absolu à l'idée du plus vieux parti de l'opposition. Enfin, dimanche, les responsables du FFS rencontreront, pour la deuxième fois, Amara Benyounes, secrétaire général du MPA qui avait comme le FLN insisté lors de la première rencontre sur la caractère «intouchable» des institutions de l'Etat. Le FFS est ainsi appelé à revoir sa copie «blanche». S'il avait considéré que «des avancées considérables» ont été réalisées à l'issue de la première phase, il est clair qu'aujourd'hui il est dans l'obligation de faire des concessions, voire reporter la date de la tenue de la conférence du consensus prévue pour les 23 et 24 février, chose que l'instance de la direction du parti n'a pas écartée.