Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du Front des forces socialistes, était, hier à Oran, où il a animé une conférence-débat à la salle Saâda (ex-Colisée) dans la perspective de la reconstruction du consensus national. Entrant aussitôt dans le vif du sujet, Ali Laskri a appelé les Algériens à adhérer massivement à l'initiative du FFS autour de la Conférence nationale de consensus prévue à Alger les 23 et 24 février prochains. L'intervenant a mis en avant l'expérience du FFS dans le cadre d'un autre consensus initié en 2011. "Notre initiative n'est pas venue comme ça car nous avons réagi après le bombardement de la Libye par l'Otan (...) et demandé la cohésion sociale et nationale qui recommande des solutions en concertation avec les autres partis dits de l'opposition." En expliquant la démarche de la Conférence nationale de consensus (cnc), Ali Laskri a martelé que "l'Algérie a besoin de tous ses enfants pour la réussite de la CNC", invitant "ceux qui veulent y prendre part à adopter une charte morale pour éviter toute confusion comme en 1994". Il ajoutera sur un ton ferme que "la plupart des partis qui veulent aller à la CNC posent des conditions préalables et certains feront tout pour casser notre initiative". Il soulignera, à ce propos, l'importance de la volonté politique de la part des autres formations politiques pour sortir avec de bons résultats lors de la tenue de la Conférence nationale de consensus. L'orateur, qui a assuré militer pour un large consensus, a égratigné le FLN qui, selon Ali Laskri, ne veut être présidé par les autres, alors que "le FFS a anticipé pour ne pas s'inscrire dans un esprit clanique". Le membre de l'instance présidentielle du FFS a insisté lourdement sur la nécessité de "se projeter dans une vision consensuelle au-delà des mandats institutionnels". Pour lui, la réussite de la Conférence nationale de consensus doit reposer sur des propositions concernant l'organisation de trois sessions destinées aux partis, aux personnalités et à la société civile. "Nous avons également proposé aux 60 partis que nous avons rencontrés d'élire démocratiquement un bureau consensuel car (...) le FFS va persister et persévérer dans cette voie". Il dira, dans ce contexte, que l'ordre du jour de la CNC doit être pris à l'unanimité, en lançant : "Aujourd'hui, nous disons assez à ceux qui demandent la présidence du bureau de la Conférence nationale du consensus." Il proposera, à cet effet, deux sessions de travail de la CNC pour dégager un consensus à l'initiative du FFS. "Nous nous attendons à ce que de nombreux partis politiques désertent la première séance, mais ils seront présents en force lors de la deuxième journée des travaux de la CNC", a-t-il précisé. Il a affirmé, par ailleurs, avoir rencontré le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui lui "a promis que le FLN va travailler avec le FFS pour aller à la CNC". S'agissant de la date de la tenue de la CNC, Ali Laskri a précisé que "le FFS est prêt à la différer si des partis politiques estiment que des discussions doivent encore être engagées autour de l'initiative du FFS". Enfin, l'orateur a mis en garde contre une éventuelle exploitation du gaz de schiste sans l'ouverture d'un débat national, affirmant que le sous-sol algérien appartient à la souveraineté du peuple. K.R.I.