L'application du contenu de la feuille de route entre les ibadites et les malékites connaît une multitude de difficultés. La cadence avec laquelle avance le traitement de chaque aspect de la crise qui a secoué les deux communautés depuis plus d'une année ne renseigne pas sur un rétablissement certain de la paix dans la région où la population continue de vivre dans la peur d'un lendemain incertain. Un bilan de situation a été établi par les membres du bureau du conseil des malékites à Berriane. Le constat relevé par les représentants de la population fait état d'un blocage total de la situation. «Depuis que nous avons signé la feuille de route nous n'avons avancé sur aucun point. La seule chose concrétisée est celle relative à l'organisation de rencontres de proximité avec les habitants de notre communauté qui se passent d'ailleurs dans de bonnes conditions et avec les objectifs escomptés», a déclaré hier Kouader Bachir, porte-parole du bureau du conseil des malékites à Berriane. Il a estimé que la situation connaît actuellement un blocage et n'avance pas dans le sens voulu. Selon lui, le blocage est dû au fait que la commission mixte n'a toujours pas été installée. «C'est une commission composée de plusieurs membres : trois ibadites, des malékites et des représentants de la wilaya. Sa mission essentielle est d'entamer un dialogue entre les deux communautés et d'œuvrer ensemble à trouver les moyens nécessaires qui leur permettent de reprendre la vie en totale cohabitation. Ce travail doit commencer par le recensement des dégâts et le recasement des familles déportées», a-t-il expliqué. Le porte-parole des malékites regrette cette situation d'impasse et impute la responsabilité du retard accusé aux mozabites qui n'ont toujours pas désigné leur représentants en vue de l'installation de la commission. Dans un communiqué établi à l'issue de la réunion tenue samedi soir, les membres du conseil des malékites ont informé toutes les autorités concernées de leur décision de geler tout dialogue, activité ou contact avec leur population jusqu'à ce que la commission en question soit installée et qu'il y ait une application concrète de la feuille de route. «Nous n'acceptons pas à ce que cette feuille de route soit une lettre morte et que son application soit bloquée de cette façon.» Notons que la feuille de route signée entre les deux communautés prévoit un certain nombre de dispositions pour rétablir la paix dans la région en se basant sur le respect mutuel. Elle prévoit également la continuité du dialogue en vue de déterminer les moyens du retour de la sécurité.