Les travaux d'extension des tramways, en cours de réalisation par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), nécessiteront une enveloppe budgétaire d'un montant de 40 à 50 milliards de dinars, a déclaré hier le directeur des projets du tramway et du transport par câbles de l'EMA, M. Amar Khelouia, lors de son intervention dans "L'invité de la rédaction", sur les ondes la Chaîne III. Ce projet, qui s'inscrit dans le plan quinquennal du gouvernement, concerne six wilayas : Sétif, Annaba, Sidi Bel Abbès, Mostaganem et Ouargla. Ces six régions ont été sélectionnées de par leur importance tant géographique que démographique, "et ce, même si des difficultés techniques risquent de surgir, particulièrement dans les zones ensablées de la wilaya de Ouargla", précise M. Khelouia. Ces travaux sont toujours en phase d'étude, plus avancées dans certaines villes. Il y a d'abord l'étude de faisabilité du projet, puis l'étude détaillée des étapes de réalisation du projet, comme le déroulement des travaux, les équipes et sociétés qui les prendront en charge. Nous nous sommes engagés à lancer l'ensemble des études détaillées dans le courant de l'année. A Constantine et Annaba, les travaux débuteront d'ici la fin de l'année. Quant aux autres villes, la finalisation de l'étude détaillée du projet sera établie au courant du prochain semestre". Ces tramways ne connaîtront pas, selon M.Khelouia, le même sort que le métro d'Alger et le même temps de réalisation "car ce qui a freiné le métro d'Alger ce sont des écueils d'ordre financier. Concernant nos projets, le budget est dégagé et l'argent est disponible", affirme-t-il. D'ailleurs, ces projets ne risquent pas d'être compromis par l'actuelle crise financière, qui avait poussé le gouvernement à recommander une rationalisation des dépenses publiques. "Justement, dans le cadre de cette rationalisation, nous nous devons de développer les études, car plus celles-ci sont poussées et détaillées, mieux l'on peut maîtriser les coûts et les dépenses". Une vingtaine d'autres villes concernées d'ici 2025 Durant cet entretien, le directeur a aussi révélé qu'à l'horizon 2025, une vingtaine de villes supplémentaires sont incluses dans le programme à long terme de l'EMA. Ces localités sont, en autres, Chlef, Béjaïa, Tébessa, Tlemcen et Tiaret, et sont aptes à recevoir un tel moyen de transport, selon les études préliminaires effectuées. De même, il est envisagé de doter de téléphériques de nombreuses régions montagneuses et isolées, qui souffrent d'un déficit flagrant en moyens de locomotion, "même si nous attendons les décisions ministérielles", tempère M. Khelouia. Quant aux autres projets concernant ces transports par câbles, le téléphérique de Constantine a été mis en service en juin 2008 et celui de Tlemcen en avril 2009. Celui de la ville de Skikda est en phase de finalisation et sera mis à la disposition du public fin juin prochain, tandis que ceux qui relieront Oued Koriche à Bouzaréah et Zghara sont à l'étude, et nécessiteront un budget de quelque 1.5 milliard de dinars. Quant au téléphérique de Tizi Ouzou, qui s'étendra sur quatre kilomètres et comptera cinq stations, il coûtera près de trois milliards de dinars. De plus, les études détaillées pour l'installation d'un funiculaire reliant Tafourah à El-Biar ont été lancées. Ce projet, selon les premières estimations, nécessitera un budget de dix milliards de dinars. L'ensemble de ces réalisations, une fois finalisées, contribuera grandement à désengorger les réseaux routiers algériens qui connaissent depuis quelques années une réelle asphyxie. "Toutefois, pour un règlement définitif du problème, il faut développer et intégrer tous les réseaux de transport dans un plan de circulation étudié de manière optimale", a conclu le directeur des projets du tramway et du transport par câbles de l'EMA. Expropriations Dans le cadre de ces travaux de réalisation des tramways, des citoyens de plusieurs villes ont dû, pour cause de tracé des rames, être expropriés. Même si le directeur des projets du tramway et du transport par câbles de l'EMA n'a pas pu fournir de chiffres exacts quant à ces expropriations, il estime que, à travers Alger et ses environs, il a été procédé à quelque 300 actions de ce type. De même, "il y en a eu une dizaine à Constantine et le double à Oran". Concernant les habitants de la localité de Bordj El Kiffan, qui ne savent toujours pas si la notification d'expropriation reçue il y a deux mois est effective, le directeur affirmera qu'ils ne sont qu'au nombre de six. "Ce sont des dossiers très difficiles, qui, pour des raisons de bureaucratie, mettront beaucoup de temps à être finalisés. Mais ils sont en cours", explique-t-il.