La politique d'austérité décidée par le gouvernement suite au recul des prix du pétrole ne doit pas concerner les recrutements dans le secteur de l'Education, notamment l'enseignement secondaire qui souffre d'un déficit estimé à 40 000 enseignants pour la prochaine rentrée scolaire 2015-2016. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) refuse en effet «le gel des recrutements» et réclame de mettre fin à l'emploi précaire touchant plus de 20 000 enseignants contractuels et vacataires en exercice cette année, sans salaire depuis leur recrutement, indique le Cla dans une déclaration sanctionnant la réunion de son bureau national. La ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, a pourtant assuré en décembre dernier que les concours prévus en mars 2015 dans le secteur de l'Education nationale seront maintenus. L'éducation, considérée comme l'un des secteurs stratégiques, ne sera pas touchée par des mesures d'austérité. Contacté hier, le secrétaire général du Cla, Idir Achour, a relevé que l'enseignement secondaire a enregistré le départ de 25 000 enseignants à la retraite dans ses différentes formes. En créant de nouveaux postes budgétaires, il sera possible d'intégrer tous les contractuels et faire face aux départs en retraite. M. Achour a annoncé en ce sens la création samedi dernier du Comité national des enseignants contractuels. Sa mission est de «défendre leurs droits à l'intégration légitime». Le Cla dénonce également «les conditions de déroulement des différents concours de promotion concernant les différents corps des travailleurs de l'éducation, les critères de sélection utilisés ainsi que le nombre de postes ouverts suivant les matières et leurs méthodes de répartition au niveau des wilayas. Il réitère sa revendication de promotion automatique tous les cinq ans dans de nouveaux grades en attendant la réouverture du dossier concernant le statut particulier. Le Cla a décidé de participer à la rencontre qu'organise demain la ministre de l'Eduction au niveau du lycée mathématiques de Kouba. L'intersyndicale de l'éducationen conclave Le syndicat réitérera sa position quant au principe d'organisation d'une concertation nationale à propos de la gestion des œuvres sociales, l'installation d'une commission gouvernementale pour l'élaboration de l'inventaire des biens des œuvres sociales et défendra son point de vue sur la réforme secteur secondaire. «Les travailleurs ont le droit d'être consultés et de contester la méthode actuelle de gestion des œuvres sociales», a estimé M. Achour. Le Cla confirme également son adhésion au regroupement des syndicats de l'éducation et sa participation à l'élaboration de la plateforme de revendication commune en vue d'engager des actions communes qui se décideront dans les prochaines semaines. Une réunion de l'intersyndicale de l'éducation qui regroupe la quasi-totalité des syndicats du secteur (Snapest, Unpef, CLA, Snte, Satef, Snapap, Snapep) se réunira jeudi prochain, a annoncé M. Achour. Le syndicat rejette par ailleurs «la politique d'austérité engagée par le gouvernement concernant la réduction des dépenses publiques», et ce, suite au recul des prix du pétrole. «Ce n'est pas aux travailleurs de subir les crises dues à la politique de privatisation des richesses et de la sociabilisation de la crise», dit-il. A propos de l'abrogation de l'article 87 bis tant attendu par l'ensemble des travailleurs, le syndicat relève que cette mesure «n'a abouti qu'à une redéfinition qui a seulement permis aux travailleurs de bénéficier d'une augmentation qui varie entre 500 à 3000 DA. Ce n'est que la montagne qui accouche d'une souris». Il dénonce ainsi l'absence de concertation avec tous les syndicats pour la définition d'une politique salariale qui correspond au pouvoir d'achat et appelle tous les travailleurs à se mobiliser pour une nouvelle redéfinition du SNMG et son mode de calcul.