La grève de l'Intersyndicale de l'éducation, prévue initialement aujourd'hui et demain, est gelée. Les syndicats ont décidé de suspendre le mouvement après leur réunion de samedi au ministère de tutelle, a indiqué un communiqué rendu public, hier, par la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE). La décision du ministère de lever la condition de l'adoption d'une charte d'éthique avant la signature des procès-verbaux a permis d'arriver à un accord. «La condition liée à la signature d'une charte d'éthique, proposée lors de notre précédente rencontre par le ministère, a permis la signature des PV de nos différentes réunions. Notre Coordination n'est pas contre le principe d'une charte, dont le contenu doit être rédigé d'un commun accord entre toutes les parties», estime Idir Achour, coordinateur du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Le ministère de l'Education nationale s'est engagé dans le PV, signé dimanche à l'issue de la réunion de la veille, à rouvrir le dossier de la révision du statut particulier des travailleurs du secteur. Une commission mixte devra être installée à cet effet le 18 mars. «Les syndicats seront partie prenante de cette commission ad hoc, après en avoir été exclus auparavant. Le délai de cinq ans avancé par la ministre pour réviser le texte n'a pas été retenu. C'est aux membres de cette commission de décider du délai, mais nous pensons que le travail peut être achevé cette année», signale le coordinateur du CLA. La revendication liée à la promotion directe des enseignants après des années d'expérience n'a pas pu être satisfaite. «La promotion automatique n'est pas possible à cause cette clause dans le statut qui a pu, toutefois, être contournée par la décision de convertir les postes de promotion vacants en postes de recrutement, en attendant son examen par la commission», précise Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Engagements de la tutelle Les syndicats et les services de Mme Benghebrit ont pu s'entendre sur plusieurs autres points. L'effet rétroactif pour les enseignants intégrés à partir du 3 juin 2012 est un acquis; les enseignants qui ont achevé leur formation après cette date seront promus au grade d'enseignant principal, alors que la promotion pour le grade d'enseignant encadreur est à l'examen. Le ministère s'est engagé à soumettre à la Fonction publique (PV signé le 17 février) le dossier des enseignants promus entre les intégrations de 2008 et 2012. Le dossier des primes des services économiques et de la prime d'encadrement et des heures supplémentaires est soumis au gouvernement. S'agissant des primes de zone, la tutelle, qui estime que la question n'est pas seulement de son ressort, s'est engagé à la soumettre aux «parties concernées». Même optimisme concernant l'application des lois relatives à la médecine du travail, à la prise en charge du dossier du logement (principalement dans les régions du Sud) ainsi que l'inventaire des biens des œuvres sociales. Concernant l'intégration des contractuels, le CLA espère voir le ministère de tutelle «se joindre aux enseignants pour défendre le dossier devant le gouvernement». «Les années expérience des contractuels seront calculées dans les concours», précise Idir Achour. Des réunions entre les représentants des syndicats et le directeur des ressources humaines du ministère seront organisées pour le suivi de l'application des mesures. Des rencontres périodiques se tiendront également avec les directeurs de l'éducation pour régler les problèmes posés localement.