Le secrétaire général du parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a invité hier le gouvernement à lancer un travail de proximité «intense et puissant» en direction de toutes les catégories sociales du Sud algérien autour de l'exploitation du gaz schiste en tant que ressource énergétique importante pour le pays. Intervenant à l'ouverture d'une conférence nationale de solidarité avec le peuple palestinien organisée à la maison de la culture Houari-Boumediene, en présence de l'ambassadeur de Palestine en Algérie et de cadres de son parti venus des 48 wilayas, M. Sahli a estimé que les protestations qui ont eu lieu dans plusieurs localités du Sud, dont In Salah, sont «dues à l'absence de sensibilisation des citoyens au sujet de cette ressource». Il a préconisé «la suspension temporaire» des explorations et le lancement d'une «concertation sociale» pour mettre en exergue l'importance de cette ressource pour l'économie nationale, en associant experts et spécialistes algériens et «non pas des politiciens» pour souligner le caractère «peu dangereux» de l'exploitation du gaz de schiste. Il est «irrationnel de ne pas exploiter plus de 20 000 milliards de m3 de gaz schiste au moment où le pays a besoin de cette ressource pour assurer la stabilité de l'économie nationale et satisfaire les besoins des citoyens en énergie», a encore souligné M. Sahli, estimant que la société civile s'est mobilisée à In Salah avec force pour s'exprimer «pacifiquement» et «en toute liberté». Selon son secrétaire général, l'ANR considère que la crise économique que le pays pourrait subir «n'est pas seulement due aux fluctuations des cours du pétrole, mais aussi à (…) l'augmentation de la consommation énergétique». L'intervenant a estimé nécessaire d'engager dès à présent des réformes économiques axées sur la diversification des revenus, la rationalisation des dépenses et l'amélioration des performances des entreprises, même si, a-t-il noté, «le pays dispose de réserves de change de 190 milliards de dollars, de liquidités bancaires estimées à 10 milliards de dollars, d'un fonds de régulation des recettes de 50 milliards de dollars et un endettement extérieur nul». L'ANR, «majoritaire à l'Assemblée populaire communale d'In Salah», œuvre, a ajouté M. Sahli, à «préserver, par un contact permanent avec les citoyens, le caractère pacifique de la contestation».