Renouvelant sa reconnaissance au président Bouteflika, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd a affirmé hier que la centrale, forte de ses 2,2 millions d'adhérents, est un syndicat du pouvoir. «Nous sommes le syndicat du pouvoir, les soldats de la République», a-t-il asséné à la clôture des travaux du 12e congrès. Plébiscité au premier jour du 12e congrès de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd a voulu hier couper court à tous ceux qui «polémiquent» sur le rôle de l'UGTA et sa représentativité en assumant dans son allocution de clôture et en des propos «directs» que son organisation est celle du pouvoir. Il affirme à ce propos que l'UGTA «est une organisation syndicale au service de la République algérienne qui œuvre aux côtés des travailleurs algériens», ajoutant que sa composante comporte des «hommes et des femmes animés d'une ferme volonté et d'une détermination pour bâtir la nation». Fort du plébiscite des 800 congressistes, il expliquera la démarche de la centrale au service de la nation de façon ironique : «Votre plébiscite me renforce. Nous sommes les soldats de la République. Le congrès est l'université qui nous attribue (désormais) un doctorat en stabilité», a-t-il ironisé pour expliquer l'engagement de la centrale syndicale pour l'instauration de la paix, de la stabilité. «Nous sommes les soldats de la paix et de la stabilité. A ceux qui veulent nous renvoyer aux années du terrorisme, je dirais ‘‘fakou''», taquine-t-il encore, rappelant que l'Algérie a payé «par le sang» le prix de la paix. Et pour répondre à ses détracteurs, Sidi-Saïd assure que le fonctionnement de l'UGTA est démocratique. Il en veut pour preuve, et il le dit «sans complexe», l'existence en son sein de divers courants politiques, dont le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, membre de la Commission exécutive nationale (CEN) ainsi que des membres du Parti des travailleurs. «Nous refusons les leçons de démocratie», a-t-il ajouté affirmant, sans les citer, qu'il «existe des ONG qui veulent nous perturber». «Nous n'avons peur de personne», assène-t-il encore non sans saluer la jeunesse algérienne qui a fait preuve de conscience et de maturité et qui «n'a pas cédé au chant des sirènes au moment des révoltes populaires observées dans certains pays au nom du ‘‘printemps arabe''». Aux congressistes et à travers eux, à l'ensemble des travailleurs, il conseillera de «travailler» avec tout le monde notamment «la société civile, les partis et entre eux pour le bien de l'Algérie». Avant Sidi-Saïd, le secrétaire général du ministère du Travail, Mohamed Khayat, qui représentait le ministre, Mohamed El Ghazi, a affirmé que le ministère «encourage le dialogue et la concertation entre les partenaires sociaux et économiques» pour réaliser les objectifs des programmes de développement. Au début des travaux de la 3e journée, il a été procédé à l'adoption de la liste des membres de la Commission exécutive nationale (CEN) composée, rappelons-le, de 187 membres. L'élection du secrétariat national est prévue le 25 janvier. Les candidatures sont ouvertes à partir d'aujourd'hui et ce, pour une période de 7 jours, soit au plus tard jusqu'au 15 janvier. «L'élection du secrétariat national se fera démocratiquement», assure encore Sidi-Saïd.