Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a clôturé hier le 12e congrès de la centrale syndicale par un message de sympathie et de soutien au président de la République. Un discours d'éloges plus fort que celui exprimé au 1er jour du congrès. Sidi Saïd, reconduit à la tête de l'UGTA, a affirmé clairement que son organisation est solidaire avec le pouvoir. Mieux, il confirme que «certains ont dit que nous sommes un syndicat du pouvoir, oui on l'est», a-t-il attesté, précisant que son organisation n'a pas à rougir en soutenant le pouvoir ou un «homme» comme Abdelaziz Bouteflika. Le secrétaire général a réaffirmé, encore une fois, que Bouteflika mérite qu'on «le porte sur nos épaules». Et d'insister : «Vous êtes sur nos épaules Monsieur le Président». Pour Sidi Saïd, «ce n'est pas une brosse, mais c'est de l'amour», a-t-il précisé. Pour lui, il n'y a pas de honte qu'une organisation syndicale soutienne un président de la République, en citant l'exemple d'un important syndicat américain qui a soutenu énergiquement la candidature du président Barack Obama. Sur un autre registre, le SG de la centrale syndicale a réaffirmé la position de l'UGTA qui refuse toute ingérence des organisations internationales dans sa démarche ou dans son travail en citant le CIC. Il précise : «Nous n'avons pas de leçons à recevoir sur les libertés syndicales et encore moins sur la démocratie». Selon Sidi Saïd, l'Algérie est le seul pays au monde qui a ratifié les 8 conventions fondamentales de l'OIT et ce, juste après son indépendance en 1963, ajoutant qu'à cette date, l'Algérie avait déjà son parti d'opposition en faisant référence au FFS. Se montrant très soucieux sur la question de la stabilité, Sidi Saïd a affirmé que certaines ONG sont payées en dollars pour déstabiliser le pays. Il a, par ailleurs, refusé de parler des dates fixées pour appliquer l'abrogation de l'article 87 bis et le crédit à la consommation, affirmant «qu'il s'est déjà prononcé sur la question». Pour le secrétaire général de la centrale syndicale, la résolution phare de ce congrès qui vient d'être clôturé «est de conforter la paix, la stabilité, l'affection entre les Algériens et les Algériennes». Il a lancé un appel aux Algériens et aux travailleurs en particulier : «Nous devons nous comporter comme des gens qui veulent construire et non pas détruire». Force est de constater que les congressistes n'ont pas beaucoup parlé de revendications, mis à part quelques-uns qui ont évoqué la réintégration des travailleurs licenciés, qui ont eu gain de cause auprès de la justice. Le congressiste Battache Boualem a affirmé que 4.700 jugements ont été prononcés pour la réintégration des travailleurs à leurs postes, mais 50% de ces décisions n'ont pas été appliquées. A l'issue de ce congrès, une série de recommandations a été formulée. Parmi les recommandations qui semblent urgentes et à la portée des pouvoirs publics, la surveillance de certains marchés de produits et de services en raison de leur sensibilité économique sur les performances des entreprises et de leur impact sur le pouvoir d'achat des consommateurs. L'UGTA a estimé, dans ce sens, que les pouvoirs publics peuvent parfaitement considérer comme nécessaire d'apporter certaines limites au principe général de liberté des prix et s'attaquer aux pratiques frauduleuses pour les réduire. La centrale syndicale a recommandé, en outre, l'ouverture et la réhabilitation des grandes surfaces de vente directe aux consommateurs ainsi que des coopératives de consommation. Et pour lutter contre la spéculation, l'UGTA demande à mettre en œuvre un mécanisme de communication et médiation afin d'informer les consommateurs et les producteurs sur la qualité des différents produits et marques mis sur le marché et les prix pratiqués dans les différents marchés. Les congressistes ont fait état de la réunion de la commission exécutive nationale (CEN) dans 15 jours, pour élire le secrétariat national. Ils affirment que les portes sont ouvertes pour une opération d'élection, où tous les membres de la commission exécutive qui souhaiteraient se porter candidats peuvent présenter leur candidature au niveau du secrétariat général.