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Entre enseignants trabendistes et parents dépassés
Cours de soutien scolaire
Publié dans Le Temps d'Algérie le 10 - 01 - 2015

Occupant ces quelques années une place importante dans la société, les cours de soutien scolaire trouvent une certaine notoriété, jusqu'à devenir une sorte de mode. Depuis quelques années déjà, la définition même des cours de soutien scolaire a changé pour ainsi s'adapter et répondre à la forte demande d'élèves et de parents souffrant d'un système éducatif en crise qui risque d'emporter à jamais la crédibilité de l'école publique.
Cet engouement pour les cours parallèles qui jadis étaient réservés uniquement aux élèves faibles ou en classe d'examen issus de familles aisées est devenu au fil du temps un phénomène qui prend de l'ampleur et touche l'ensemble des classes sociales ainsi que les trois paliers de l'enseignement (primaire, collège et lycée).
Ce constat n'a de cesse de modifier les normes d'enseignement dans les établissements scolaires qui n'ont pas cessé d'être réaménagées depuis quelques années. Cependant, est-ce que les cours améliorent réellement le niveau de l'élève ? Et donnent-ils des résultats positifs ?
«Certains parents n'hésitent pas à orienter leurs enfants vers des cours particuliers dès l'âge de 8 ans, ciblant notamment les matières principales afin de leur permettre d'obtenir une bonne base dès le début de leur cursus scolaire. Cependant, ces cours sont-ils recommandés dès le jeune âge ? Pour en savoir plus, nous avons contacté une psychologue activant dans une école privée de cours de soutien.
«On ne peut pas sanctionner les cours de soutiens pour ce qui est des élèves en classe d'examen comme le baccalauréat et le BEM, car l'élève a besoin d'enrichir ses connaissances et de s'améliorer dans les matières où il est faible ou pour rattraper ce qu'il n'a pas assimilé en classe, à condition cependant que ces cours soient en faveur des matières qui lui posent problème, telles que les mathématiques, la physique, les sciences naturelles pour les filières scientifiques et techniques ainsi que l'arabe, la philosophie et les langues vivantes pour les filières littéraires», indique la spécialiste, en faisant remarquer que cet état de fait a encouragé le développement de ce type d'enseignement privé qui prend de l'ampleur en l'absence d'une réglementation claire. Les enseignants du moyen et du primaire s'y sont mis à leur tour, voyant en ces cours une occasion de se faire une rentrée d'argent supplémentaire.
Une véritable mode
«Les cours de soutien scolaire sont des besoins exprimés par l'ensemble des parents qui les considèrent comme un complément indispensable pour les élèves ! Bien qu'à notre époque, on réussissait sans ces cours», fait savoir un parent d'élève.
Phénomène qui a progressé crescendo, et convaincus que les cours d'appui à la scolarité de leurs enfants sont à l'origine de la réussite scolaire, certains parents n'hésitent pas à y consacrer chaque année un budget afin d'éviter à leurs enfants l'échec scolaire. Année après année, ils doivent débourser de coquettes sommes d'argent pour alléger leur angoisse devant l'avenir scolaire de leur progéniture.
Et d'essayer de s'auto-convaincre, affirmant : «On ne peut pas négliger un constat très lourd : les écoles publiques souffrent de surcharge des classes et d'indiscipline, tant des élèves que des enseignants, rendant difficile l'accomplissement du métier d'enseignant de manière convenable».
Ces cours supplémentaires donnés la plupart du temps soit le soir, c'est-à-dire à la fin d'une journée déjà bien chargée pour l'enfant, soit les week-ends, laissent penser qu'ils sont inconscients des méfaits que pourraient causer ces heures supplémentaires en plus d'un programme déjà bien chargé.
Il est à noter, par ailleurs, que les cours de soutien ont remplacé les séances de rattrapage longtemps décriées pour leurs contraintes et leur inefficacité.
«Moins nos enfants nous rassurent sur leurs capacités, plus on dépense pour compenser», souligne Nadia, une parente d'élève.
La course au savoir ou... au dinar
La profession se dégrade à vue d'œil. Le comportement de certains éducateurs ayant perdu toute éthique renvoie directement à la déchéance de l'école.
Les élèves sont harcelés par ces enseignants qui les mettent sous pression et les poussent à suivre des cours de soutien. Le comble est que celui qui ne s'y plie pas est sanctionné lors des examens.
«Nos professeurs nous recommandent de nous inscrire dans les écoles de cours de soutien où ils assurent des cours supplémentaires à 1500 DA la séance», nous fait savoir Hichem, poursuivant que «du fait de suivre ces cours, nos professeurs nous assurent d'avoir la moyenne dans leurs matières. Quelquefois ils n'hésitent pas à nous dévoiler discrètement des bribes des sujets d'examen à titre compétitif avec les autres professeurs pour ainsi faire savoir que leurs cours de soutien nous ont été bénéfiques».
Ce qui inquiète Hichem, au même titre que nombre d'élèves. Par ailleurs, pour de nombreux collégiens et lycéens interrogés à la sortie des écoles, les cours de soutien permettent de «mieux assimiler les leçons, les professeurs suivent mieux chaque élève».
«Je trouve des difficultés à suivre les cours dans mon lycée à cause de la surcharge dans ma classe et l'indiscipline qui y règne», explique Salma, une lycéenne d'El Idrissi (place du 1er Mai). Les élèves n'aiment pas poser de questions à leur professeur parce qu'ils sont timides ou par peur d'être humiliés.
Mais ils le font facilement en cours de soutien. Visiblement attristé de ne pouvoir payer des cours à ses enfants, un père de famille de la cité 720 Logements d'Aïn Naâdja nous avoue : «Toutes les familles voudraient offrir à leur progéniture un enseignement de qualité, mais cela reste difficile pour les petites bourses et les familles nombreuses».
S'enrichir à tout prix
Dans cette course effrénée au dinar, on assiste hélas à la reconversion de pizzerias, appartements, garages, sous-sol, terrasses de café et autres boutiques de prêt-à-porter, ou locaux non aménagés… en salles de cours consacrées à cette activité très lucrative.
Quand l'espace le permet, aucune matière n'est épargnée : mathématiques, physique, langues étrangères et même histoire-géo... tous les niveaux sont exploitables, surtout les élèves de 5e année primaire, de 4e année moyenne et de 3e année secondaire qui sont la cible privilégiée de ces chasseurs de primes.
A raison de 1000 DA, voire plus, des enseignants assurent des cours les week-ends et pendant les vacances scolaires. Si parmi eux il y en a qui sont de bonne foi en veillant à renforcer les capacités des élèves dans certaines matières essentielles, d'autres semblent agir dans un cadre purement mercantile.
Trop de cours tuent les cours
La problématique des cours de soutien pose à l'évidence la question du rôle des parents. Arrivent-ils à assurer leur rôle à la maison en aidant leurs enfants ? Dans certaines matières, ce n'est plus le cas, certains parents n'étant plus en mesure de le faire, car le programme a beaucoup changé.
Certes, l'institution scolaire offre d'autres opportunités pour soutenir les élèves en difficulté. En effet, dans certains établissements, chaque mardi après-midi et pendant la première semaine des vacances d'hiver et de printemps, des cours sont donnés dans des établissements scolaires après les heures de travail.
Cependant, les parents d'élèves semblent encourager plus les cours privés, car croyant que payer plus est synonyme de réussite. Des parents «embauchent» carrément des enseignants à domicile pour aider leurs enfants, à des tarifs exorbitants pouvant atteindre les 500O DA l'heure, quand l'enseignant jouit d'une bonne réputation.
Alors, une question de fond mérite d'être posée, celle de la qualité du service rendu. Pourquoi ces professeurs ne donnent-ils pas le meilleur d'eux-mêmes dans une classe surchargée (45 élèves), mais assurent un enseignement de qualité lors des cours de soutien alors qu'ils ont en face d'eux une cinquantaine d'élèves ? Toute la différence est là !
Les parents prendront-ils enfin conscience que l'excès de cours peut nuire dangereusement à la santé physique mais aussi au bien-être moral, psychologique et surtout social de leur enfant ?» explique une orientatrice scolaire du lycée technique d'Aïn Naâdja.


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