Au CRB on a fait exactement la même chose en ce sens que le coach Mohamed Henkouche alternait Nassim Ousserir en championnat et Ahmed Fellah en coupe. Mais à l'occasion de la finale, il est passé par une étape difficile entre l'envie de continuer l'expérience et celle de miser sur Ousserir qui est tout de même l'un des trois gardiens de but retenus en équipe nationale. Henkouche a finalement opté pour la logique qui était celle de ne rien changer à ce qui était programmé depuis le début, à savoir que Fellah reste le gardien choisi pour les matches de coupe. Changer une sorte d'ordre établi aurait pu avoir des conséquences néfastes sur le groupe dans la mesure où on peut être certain que des joueurs étaient prêts à miser sur la titularisation de Fellah. Si Ousserir avait été choisi, nul doute qu'il y aurait eu des remous dans les rangs du Chabab. D'autant que Fellah avait joué un rôle prépondérant dans la qualification du CRB en finale. En 16e de finale, c'était lui qui avait éliminé le Mouloudia d'Alger dans la série des tirs au but. Il avait récidivé dans la même série en quart de finale face au WA Tlemcen. Le mettre hors jeu à l'occasion de la finale aurait été assimilé à une sorte de faiblesse de la part du staff technique qui aurait cherché à jouer sur les sentiments sachant qu'Ousserir jouit d'une grosse cote de popularité dans le club de Belouizdad. Il ne fait aucun doute qu'à la fin du match et de la série des tirs au but, celui qui avait le plus une âme de vainqueur, c'était Mohamed Henkouche, l'entraîneur qui avait continué à faire confiance à Fellah en Coupe d'Algérie. Tout le monde est unanime à reconnaître que l'homme de cette finale a été le gardien du CRB et pas seulement pour avoir repoussé deux tirs au but dans la fameuse série. Durant le match, il s'est plusieurs fois distingué en s'interposant avec succès face aux actions du CABBA. On pense surtout à sa sortie à la 105e devant un Bouharbit absolument seul et à celle de la 118e, deux minutes avant la fin du match, lorsqu'il détourna au prix d'un réflexe étonnant un tir d'Essomba qui avait le but au bout du pied. Incontestablement, Fellah a été l'homme de cette finale qui ne restera pas gravée dans les mémoires à cause d'une qualité de jeu en dessous de la moyenne. Il a rejoint dans le panthéon des gloires du Chabab de Belouizdad un certain El Am, ce gardien de but qui avait défrayé la chronique en 1978 et avait été propulsé, lui l'inconnu d'alors, au devant de la scène médiatique en permettant au CRB d'éliminer le MC Oran en demi-finale de la Coupe d'Algérie dans la série des tirs au but puis de battre en finale l'USM Alger toujours dans l'exercice des 5 essais.