Votre élection comme secrétaire général du parti s'explique-t-elle par le seul respect du principe de l'alternance ? Mon élection à la tête du parti s'est faite conformément aux statuts et règlement intérieur du parti issus du congrès que nous avons organisés en 2005 à Aïn Bénian (Alger). Les textes du parti consacrent le principe de l'alternance aux postes de responsabilité. Nous voulons éduquer nos militants au respect du principe de l'alternance au niveau du parti avant d'arriver au pouvoir. Des présidents de parti se maintiennent à leurs postes jusqu'à leur décès. Dans d'autres cas, nous assistons à la naissance de mouvements de redressement pour se rebeller contre la gestion dictatoriale des affaires du parti. El Islah se veut un modèle d'une gestion démocratique et collective où sont associés tous les militants. Le premier responsable du parti jouera le rôle de coordinateur. La consécration par nos textes du principe de l'alternance est venue comme une réponse à la gestion dictatoriale basée sur le charisme d'un chef (allusion faite à Abdallah Djaballah). Le départ de Djahid Younsi aura-t-il un impact négatif sur la vie du parti ? L'élection présidentielle est une halte dans la vie politique d'un parti. Mohamed Djahid Younsi s'est présenté au scrutin présidentiel en sa qualité de militant et non pas en tant que secrétaire général du parti. Le conseil consultatif avait choisi entre quatre postulants. Je précise que l'article des statuts du parti stipulant l'alternance au poste de secrétaire général émane de M. Younsi qui veut révolutionner les concepts politiques dans une scène politique fermée. Concernant la candidature à l'élection présidentielle, nous allons, dans l'avenir, organiser des primaires comme aux Etats-Unis d'Amérique. Tout militant qui remplit les conditions de candidature a le droit de postuler, de mener une campagne au niveau des structures de base du parti pour défendre et expliquer son programme. Le dernier mot reviendra aux militants qui choisiront en toute liberté et transparence le candidat du parti à l'élection présidentielle. Quelles sont vos priorités ? L'ancien secrétaire général a géré le parti dans des moments difficiles marqués notamment par un conflit interne. Durant son mandat, il s'était fixé deux objectifs : stabiliser le parti et soigner son image auprès de l'opinion publique. Maintenant que M. Younsi a réussi à mettre le train sur les rails, nous allons œuvrer à la construction d'un grand parti qui s'imposera sur la scène politique. Un parti qui basera son action sur des idées démocratiques. El Islah ne pas doit être seulement une force de propositions, mais une force qui influera sur la décision politique par une grande présence dans les assemblées élues. Propos recueillis