S'inscrivant dans la continuité de la deuxième session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) organisée à Paris le 4 décembre dernier, la visite de deux jours qu'effectue le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en Algérie, sera l'occasion pour les responsables des deux pays de se pencher sur plusieurs dossiers notamment la question récurrente de la mobilité des personnes (visas) et la lutte contre le terrorisme. Le ministre français qui s'est rendu en Algérie «à l'invitation des autorités algériennes», selon un communiqué de l'ambassade de France, «sera reçu par son homologue Tayeb Belaïz, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa», avant de se rendre «en visite privée» à Oran, précise l'ambassade de France. «Cette visite, la troisième d'un ministre de l'Intérieur français depuis l'élection du président François Hollande, s'inscrit dans la continuité de la deuxième session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) organisée à Paris le 4 décembre dernier», ajoute le même document avant de préciser qu'elle «témoigne de l'intensité des échanges et de la coopération entre la France et l'Algérie, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité intérieure». Ainsi donc, la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme figurent en tête des discussions entre le ministre français et les responsables algériens. Ce dossier est d'actualité d'autant plus que l'Algérie et à un degré moindre la France sont directement concernées par l'instabilité qui caractérise la région (guerre civile en Libye et terrorisme au Sahel avec la prolifération de groupes armés dont l'un deux vient de libérer au Mali le dernier otage français). La mission de Cazeneuve, estime l'ambassade de France, «donnera lieu à des échanges approfondis pour renforcer la coopération déjà très riche en matière de sécurité intérieure et de protection civile». A l'issue du dernier CIHN, «les deux parties ont marqué leur détermination à poursuivre leur dialogue et à approfondir leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme», a notamment précisé le communiqué commun qui a ajouté que les deux parties «ont souligné que la coopération bilatérale entre la France et l'Algérie dispose d'un important potentiel de croissance fondé sur une vision convergente des défis sécuritaires». Le deuxième point important, à l'ordre du jour de la visite, est la question récurrente de la circulation des personnes souvent évoquée ces derniers temps. «La mission en Algérie de M. Cazeneuve permettra de poursuivre le travail commun mené en vue de faciliter la mobilité et du séjour des Algériens en France et des Français en Algérie et d'apporter des solutions précises aux difficultés concrètes que rencontrent encore leurs ressortissants», est-il encore souligné dans le communiqué. Pour rappel, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a affirmé mardi que 300 000 visas avaient été délivrés aux Algériens en 2014, soit une augmentation de 30% par rapport à 2013. Enfin, la question de la formation des imams algériens appelés à exercer en France sera également abordée lors de la visite qui intervient au lendemain des déclarations «haineuses» du chroniqueur Eric Zemour à l'encontre de la communauté musulmane. Des déclarations que Cazeneuve a d'ailleurs condamnées «avec une extrême fermeté», affirmant son soutien aux musulmans de France «odieusement attaqués» et appelant «tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité». L'hôte de l'Algérie reviendra aujourd'hui sur les détails de sa visite à l'occasion d'un point de presse qu'il animera à la résidence de l'ambassade de France à El Biar.