Le recul des cours de pétrole sera sans conséquences sur le secteur agricole, selon le ministre du secteur, Abdelouahab Nouri, qui a affirmé, hier à Alger, que les projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2015-2019 ne seront pas révisés. En marge de la réunion de la 21e session trimestrielle d'évaluation des programmes de renouveau agricole et rural des wilayas, M. Nouri a mis l'accent sur le caractère stratégique de son secteur qui compte, parmi ses principaux objectifs, la sécurité alimentaire du pays. Tout en qualifiant de «dangereuse» la dépendance du pays des importations en produits alimentaires, il mettra l'accent sur la nécessité de «doubler la production en différents produits agricoles, céréales, légumes secs et lait», surtout ceux qui connaissent des volatilités de prix sur le marché international. «Le secteur agricole ne doit pas subir les fluctuations des cours de pétrole», a soutenu M. Nouri, notant que son département est appelé à réviser les systèmes de soutien des filières. Ainsi, de nouveaux soutiens seront accordés aux éleveurs pour l'acquisition de vaches laitières, un élargissement et une diversification des aides pour l'acquisition du matériel agricole dans le domaine de la culture de la pomme de terre et de la tomate industrielle sont prévus à l'avenir. De nouvelles aides seront octroyées également aux agriculteurs afin de pouvoir augmenter leurs capacités de stockage à travers la construction de nouvelles chambres froides. Le développement agricole sera concrétisé aussi à travers l'augmentation des superficies irriguées qui passeront d'un million à deux millions d'hectares, l'amélioration des méthodes d'irrigation conjuguée à la rationalisation d'utilisation de l'eau, surtout suite à la sécheresse qui a frappé le pays durant la dernière année agricole. Révision du Syrpalac Une modernisation de l'administration à tous les niveaux est prévue également afin de pouvoir accompagner le développement du secteur. A cet effet, 2000 postes sont prévus dans le cadre de la loi de finances 2015, a annoncé le ministre. En dépit de ce projet, un nouveau recensement agricole sera engagé en 2015, avec le soutien de l'organisation onusienne FAO. Ce recensement, explique le ministre, permettra de connaître l'évolution du secteur, de manière objective, durant la dernière décennie. M. Nouri s'est engagé aussi à améliorer l'organisation du secteur dans ses différents segments. Il a estimé, dans ce sens, que le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) peut faire l'objet d'une révision voire d'une suppression, surtout après avoir montré ses limites lors de la récente hausse des prix de la pomme de terre. La responsabilité des fortes fluctuations de la mercuriale et les hausses injustifiées des prix de certains produits agricoles frais est partagée entre le ministère de l'Agriculture et celui du Commerce, a-t-il admis. A propos du programme 2010-2014 qui tire à sa fin, le ministre a mis en avant les différents projets réalisés durant cette période. Hormis une croissance annuelle de 11%, l'agriculture a contribué de 9% au PIB. La valeur de la production agricole a augmenté de 2550 milliards de DA en 2013, soit l'équivalent de 35 milliards de dollars, à 2761 milliards de DA en 2014, soit 35 milliards de dollars, permettant de couvrir 72% des besoins de la population en produits alimentaires. «Ces indicateurs positifs nous poussent à doubler d'efforts afin de faire évoluer la production agricole à des niveaux meilleurs permettant de garantir la sécurité alimentaire du pays.»