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Julius et Ethel Rosenberg Coupables et victimes ?
Crimes et procès célèbres
Publié dans Le Temps d'Algérie le 24 - 05 - 2009

Le 19 juin 1953, à 20h, à Sing-Sing, Julius Rosenberg meurt sur la chaise électrique. A 20h06, c'est au tour de sa femme, Ethel. Ils laissent deux orphelins : Michael, 10 ans, et Robert, 6 ans. Ethel et Julius Rosenberg ont été condamnés à mort le 5 avril 1951 pour espionnage, ils étaient notamment accusés d'avoir transmis les secrets de la bombe atomique à l'URSS.
Les présidents Truman puis Eisenhower refusèrent la grâce. Les époux Rosenberg sont les seuls espions à avoir jamais été exécutés aux Etats-Unis. Les aveux les auraient sauvés, le FBI avait installé une ligne de téléphone directe avec la prison espérant que Julius Rosenberg avouerait qu'il était un espion soviétique, mais ils s'y sont refusés jusqu'au bout.
La tragédie des Rosenberg n'a pu exister que dans un contexte particulier. En 1949, l'URSS possède à son tour la bombe atomique, la République populaire de Chine est proclamée, la situation se tend en Corée. Pour les Etats-Unis, il était impossible que les Soviétiques aient pu arriver seuls à construire la bombe atomique. Il fallait donc trouver des coupables. Une violente campagne de presse contre «les espions américains qui ont volé le secret atomique pour le donner aux Russes» a lieu. Le FBI dresse une liste de «suspects» (communistes, progressistes, pacifistes) et d'organisations «subversives».
Julius Rosenberg, ingénieur électricien, né le 12 mai 1918 à New York, et son épouse Ethel, née le 28 septembre 1915 à New York, sont un couple américain juif. Julius avait été en 1946 licencié des services de transmission de l'armée où il travaillait comme civil, depuis 1940, sous l'accusation d'être un communiste. Il fonde alors un atelier de mécanique avec son beau-frère David Greenglass.
En février 1950, Klaus Fuchs, physicien travaillant à Los Alamos, réfugié de l'Allemagne nazie, est arrêté. Il reconnaît avoir transmis des informations à ses confrères soviétiques, pour donner le maximum de chances au camp antinazi. Le 15 juin, c'est au tour de David Greenglass, le frère d'Ethel Rosenberg, qui a travaillé à Los Alamos durant la guerre comme mécanicien.
Greenglass avoue avoir volé, en 1945, des documents sur l'arme atomique, qu'il aurait transmis à son beau-frère Julius Rosenberg. Le 17 juillet, quelques jours après le déclenchement de la guerre de Corée, l'ingénieur-électricien Julius Rosenberg est à son tour arrêté en tant que «chef d'un réseau d'espionnage au profit de l'Union soviétique». Ce fut ensuite au tour de son épouse Ethel d'être appréhendée.
Le procès commença le 6 mars 1951 à New York. Le jury se prononça en faveur de la culpabilité le 29 mars et, le 9 avril, la condamnation à mort fut prononcée malgré une absence de preuves et de sérieux doutes sur la culpabilité d'Ethel. L'accusation ne repose que sur le témoignage de Greenglass, qui avait tout intérêt à charger les Rosenberg pour se sauver, et qui avait par ailleurs avec ceux-ci des différends financiers.
L'iniquité d'un procès où les circonstances avaient pesées plus que la recherche de la vérité provoqua une vague de protestation et une campagne en faveur de la révision du procès, en partie orchestrée par les partis communistes, qui réunit des personnalités aussi diverses que Pie XII et Albert Einstein, François Mauriac, le Joliot-Curie. La famille du colonel Dreyfus envoya à Eisenhower un télégramme :
«Au nom de la famille du colonel Dreyfus auquel la protestation mondiale - entre autres celle du peuple américain - et la justice française assurèrent l'éclatante réhabilitation après une condamnation obtenue malgré ses protestations d'innocence, grâce à de faux témoignages, documents forgés, prétendus aveux, nous vous conjurons d'empêcher l'irrémédiable afin que soit permise, les Rosenberg vivants, l'inévitable révision de leur procès.» Le juge Kaufman pour justifier la condamnation à mort déclara :
«Je crois qu'en remettant aux mains des Russes la bombe A, des années avant la date prévue par nos plus grands savants pour que la Russie mette au point sa propre bombe, vous avez, par votre conduite, causé, à mon avis, l'agression communiste en Corée avec, pour conséquence, des pertes dépassant 50 000 morts. Et qui sait combien de millions d'autres innocents paieront le prix de votre silence.»
Or d'après Pavel Soudoplatov, ancien bras droit de Beria chargé par ce dernier des missions les plus délicates d'assassinats politiques, d'infiltration et d'intoxication dans les milieux les plus divers, les Rosenberg auraient bien été été recrutés en 1938 mais ne furent que des «comparses». «Un couple naïf, coupable d'excès de zèle
dans son désir de coopérer avec nous, mais qui ne nous avait jamais révélé aucun secret dont nous puissions tirer parti», déclare-t-il dans ses mémoires.
Les mémoires d'un colonel du KGB, Aleksandr Feklissov, confirme ce fait. Alors qu'il était en poste à New York il aurait rencontré à de nombreuses reprises Julius Rosenberg, qui aurait servi d'agent d'influence, mais n'aurait jamais livré de secrets nucléaires.
Les Rosenberg ont certainement voulu contribuer à la défaite du nazisme et à la victoire de l'URSS en transmettant à l'allié soviétique des informations mais ils n'ont jamais pu disposer de données vitales.
Greenglass, simple mécanicien, qui n'avait aucune formation scientifique, a beau avoir prétendu au cours du procès reconstituer de mémoire des croquis de la bombe atomique et «rédigé un texte de douze pages pour en expliquer le fonctionnement», cela semble inconcevable.
Greenglass a d'ailleurs reconnu, le 5 décembre 2001 au cours d'une émission de télévision, avoir menti sur les rôles de son beau-frère et sa sœur, en échange de la mise hors de cause de sa femme Ruth et d'une peine plus clémente (après avoir été libéré en 1960, il vit sous un nom d'emprunt). Il ajoute que s'il venait à rencontrer ses neveux il ne formulerait aucune excuse pour son rôle dans l'exécution de leurs parents.
«C'est la stupidité qui les a tués», affirme-t-il, en estimant que les Rosenberg auraient dû collaborer avec les autorités. Malgré le caractère odieux du personnage et de sa déclaration, on peut s'interroger sur la personnalité de Julius Rosenberg, qui lui a sans doute fait choisir la mort du martyr, pour lui et pour sa femme, plutôt que de reconnaître sa participation à un réseau d'espionnage.

Manifestation de protestation contre le verdict
Les archives du FBI ont depuis révélé que huit jours avant le début du procès l'opinion du juge Irwing Kaufman était faite et qu'au cours d'un entretien au ministère de la Justice avec le chef du FBI, Edgar Hoover, la peine de mort avait été décidée.
L'Amérique infectée par le maccarthysme a sacrifié les Rosenberg, victimes de l'hystérie anticommuniste, dans un procès que le procureur Irving Saypol qualifia lui-même de «sous-produit nécessaire de la guerre froide». McCarthy a longtemps utilisé le cas Rosenberg pour montrer combien les communistes étaient prétendument dangereux et ennemis de la nation.
Certains y ont vu un coup monté à double détente : soit les accusés expliquent que les communistes les ont endoctrinés, mais qu'ils rompent avec le communisme à cause du sort fait aux juifs dans l'URSS de Staline, soit ils ne coopèrent pas et on démontre au monde entier que les Soviétiques s'appuient sur une cinquième colonne formée de communistes, d'apatrides et on muselle tout mouvement progressiste ou pacifiste.


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