L'aspect sécuritaire qui prévaut depuis quelques années dans la région a eu sa part du lion dans les discussions bilatérales tenues mercredi et jeudi, entre Alger et Le Caire. L'instabilité sécuritaire en Libye et au Mali inquiète les deux gouvernements. Lors de la tenue de la 7e Haute commission mixte algéro-égyptienne jeudi dernier au Caire, les deux parties ont accentué sur l'impérative de l'unité de la Libye, pays voisin. L'Algérie et l'Egypte ont souligné leur «totale convergence de vues» quant à la nécessité de coordonner leurs efforts à cet égard. Les Premiers ministres algérien, Abdelmalek Sellal et égyptien, Ibrahim Mahleb, ont souligné notamment la nécessité de «travailler de concert» pour rétablir la sécurité dans ce pays. Dans ce contexte, MM. Sellal et Mahleb ont précisé que l'Algérie et l'Egypte «partagent la même vision» quant à la nécessité de rétablir la stabilité dans les pays du Sahel également qui connaissent des crises multidimensionnelles, notamment le terrorisme. Sellal avait abordé avec les responsables égyptiens, à leur tête le président Abdel-Fattah Al-Sissi et le Premier ministre, différentes questions liées au rétablissement de la sécurité dans la région. Sellal a souligné que «sans stabilité et paix, la région ne connaîtra pas de développement durable ni de relance économique». Selon lui, l'éradication du terrorisme est nécessaire pour atteindre ces objectifs. L'Algérie a toujours mis à profit son expérience en matière de lutte antiterroriste dans sa coopération avec les Etats concernés, et ce à tous les niveaux. Sur la question malienne, l'Egypte a salué les efforts entrepris par le gouvernement algérien pour le succès des négociations entre les différentes parties belligérantes. A ce propos, Le Caire soutient ce processus et souhaiterait qu'il aboutisse «à une solution politique inclusive à même de préserver l'unité du Mali et de rétablir la paix et la sécurité dans la région sahélo-saharienne».
Conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme
Au volet terrorisme, les deux parties ont qualifié ce fléau de «mondial et ne se limitant pas à une région donnée ni à une quelconque religion». Sellal et Mahleb ont précisé que son éradication «nécessite la conjugaison des efforts de tous et la coordination des outils sécuritaires». Il serait également nécessaire d'interpeller la communauté internationale quant au recours à un «concept global» dans tout traitement avec les organisations terroristes. L'inquiétude des deux gouvernements est profonde face à la propagation de ce fléau et de l'extrémisme menaçant la stabilité et le développement. Les deux parties ont, à l'occasion, condamné avec vigueur tous les actes terroristes, particulièrement celui survenu le 24 octobre dans le nord du Sinaï (Egypte). Concernant la teneur des 17 accords et mémorandums d'entente signés entre l'Algérie et l'Egypte, les deux responsables ont cité la facilitation des mesures d'octroi de visa, l'augmentation du nombre de vols entre les deux pays et la mise à contribution effective de la société «El-Mokawloon El-Arab» dans les projets arrêtés par l'Algérie en prévision de la création de joint-ventures.