La nécropole du P'tit Lac d'Oran a réuni hier les ambassadeurs de France, des USA, d'Allemagne et du Royaume-Uni qui se sont retrouvés aux côtés des autorités civiles et militaires de la capitale de l'ouest pour commémorer la fin des combats de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918. Le choix des lieux n'est pas fortuit. C'est en effet au cimetière du P'tit Lac que sont enterrés des soldats d'Algérie, de France, d'Amérique et du Royaume-Uni ayant pris part à cette guerre mondiale (1914-1918). Le même endroit abrite aussi un carré réservé aux combattants allemands. La célébration de l'armistice «s'inscrit dans le droit fil de la présence, lors du défilé du 14 juillet dernier sur les Champs-Elysées, du drapeau algérien et de sa garde. Elle a lieu quelques mois après la célébration du 70e anniversaire du débarquement de Provence, en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal», indique l'ambassade de France dans un communiqué rendu public. «Un hommage particulier a été rendu aux 175 000 soldats d'Algérie qui ont pris part aux combats, dont 26 000 sont morts, ainsi qu'aux anciens combattants algériens qui ont contribué, il y a 70 ans, à la libération du territoire européen, et dont une délégation a été présente à ces commémorations», ajoute la même source. Pour l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, «l'organisation d'un rassemblement constitue un signe important de réconciliation en cette journée dédiée à la fraternité entre les peuples et à la paix». «Souvenons-nous. La Première Guerre mondiale ravagea l'Europe tout entière, coûtant la vie à plus de 10 millions de militaires et autant de civils», a-t-il soutenu. «Notre devoir est bien de nous incliner aujourd'hui devant la mémoire de ces soldats. Et je veux particulièrement mentionner les 175 000 soldats, sous-officiers et officiers algériens qui prirent une part déterminante à ce conflit, au cours duquel 26 000 d'entre eux perdirent la vie. Ils écrivaient, par ce sacrifice, une page de l'histoire de France et de l'Algérie qui, aujourd'hui encore, confère aux relations entre nos deux pays son caractère exceptionnel et égal à nul autre», a-t-il ajouté. Pour Bernard Emié, «les liens tissés lors des combats menés en commun se confirmeront au cours de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle, là encore, les soldats algériens prirent une part essentielle à la lutte pour la liberté contre le nazisme». «La France n'oublie pas ce qu'elle doit à ces soldats venus d'Algérie», fera savoir encore la représentante de la chancellerie française en Algérie. 26 000 tués durant la guerre Pour sa part, Joan A. Polaschik, ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique en Algérie, a indiqué que c'est un privilège de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui ont servi leur nation, en un lieu sacré», ajoutant «où tant d'entre eux ont combattu vaillamment pour défendre leur pays et où beaucoup ont fait l'ultime sacrifice pour leur patrie», selon un communiqué de l'ambassade. Mme l'ambassadrice a souligné que «lorsque cet événement solennel fût adopté officiellement comme jour férié aux Etats-Unis, notre Congrès a stipulé qu'il est approprié que cette journée anniversaire soit commémorée par des actions de grâce, de prières et d'exercices conçus pour perpétuer la paix dans un esprit de bienveillance et de compréhension mutuelle entre les nations». En rendant un grand hommage aux 26 000 Algériens tués dans cette guerre dans les années 1914-1918, ainsi que d'autres soldats de France, d'Amérique et du Royaume-Uni, Mme Polaschik a indiqué qu'«il est extrêmement émouvant de se rassembler en ce lieu sacré avec des collègues et amis, qui autrefois se sont entrebattus férocement et maintenant sont amis et partenaires». A travers l'engagement pris de principes démocratiques partagés, de libertés individuelles et d'Etat de droit, «les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont bâti une alliance durable qui a promu la paix et la stabilité pendant des décennies», a-t-elle ajouté. «Les Etats-Unis se réjouissent du partenariat grandissant entre l'Algérie et L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) et remercie le gouvernement algérien de se joindre à nous aujourd'hui pour cette commémoration», a-t-elle poursuivi. «Comme le président américain John Kennedy l'a dit en novembre 1963, «alors que nous exprimons notre reconnaissance, nous ne devons jamais oublier que la plus haute valeur n'est pas dans les mots que nous prononçons, mais dans l'application vivante que nous leur donnons», conclut-elle.