Le terrorisme, réduit en nombre et en efficacité, continue malgré les frappes subies à perpétrer des attentats au nord du Mali, parfois à quelques dizaines de kilomètres des frontières avec notre pays. La mission de l'Organisation des Nations unies (ONU) au Mali (Minusma) a annoncé hier qu' «un camion transportant environ soixante passagers civils en route vers l'Algérie a sauté sur un engin explosif dans la matinée du samedi 8 novembre (...) L'explosion a eu lieu à 28 km au nord d'Aguelhok, dans la région de Kidal», ajoute cette source qui informe qu'un certain nombre de blessés parmi les passagers est à déplorer. D'après la Minusma, «deux d'entre eux ont été admis à l'hôpital d'Aguelhok pour traitement médical (...) Tout en souhaitant un bon rétablissement aux blessés, la Minusma condamne avec fermeté cet acte ignoble qui a ciblé des civils sans défense», est-il ajouté dans un communiqué de la Minusma. Aucune indication sur la nationalité des passagers n'a été fournie par la mission onusienne au Mali. Le terrorisme qui cible l'ensemble des nationalités et les forces de la Minusma dans le nord du Mali reprend ses attentats criminels contre militaires et civils. L'une des attaques terroristes les plus récentes et les plus meurtrières est, rappelle-t-on, l'embuscade visant la mission de l'ONU au Mali et qui a fait au moins neuf morts parmi les Casques bleus nigériens, comme annoncé le 3 octobre dernier par la Minusma. «Ce (vendredi) matin, un convoi des Casques bleus de la Minusma du contingent nigérien a été la cible d'une attaque directe alors qu'il se déplaçait vers Indelimane, sur l'axe Ménaka-Ansongo», avait indiqué un communiqué publié par la mission onusienne le 3 octobre de l'année en cours. «Un bilan provisoire fait état de neuf morts. (...). Il s'agit à ce jour de l'attaque la plus meurtrière perpétrée contre la Mission de l'ONU au Mali» déployée depuis juillet 2013, avait indiqué le document. Fragilisés et leurs capacités de nuisance réduites, les terroristes faisant partie d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), dont une partie s'est enfuie pour se réfugier dans le sud de la Libye, tentent de relancer les attentats au nord du Mali. Face à cette situation, le dialogue engagé en Algérie entre les mouvements armés touaregs, dont le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le gouvernement du Mali, isole davantage les terroristes qui, en grande partie, ne sont pas des autochtones. Ce qui explique en partie les attaques terroristes répétées à chaque fois que ce dialogue a lieu en Algérie. Des sources au fait du dossier sécuritaire au nord du Mali estiment à 300 le nombre de terroristes sévissant au nord du Mali et dans la région. Ces terroristes feraient partie d'Aqmi, du Mujao et de l'organisation dirigée par Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, «émir» de Katibate el moulatamoune (brigade des enturbannés). Les grands points de transit susceptibles d'être empruntés par les terroristes sont surveillés par les forces internationales, dont les forces françaises engagées dans la lutte contre le terrorisme dans cette partie du territoire du Mali. Les autoroutes du désert ainsi que les points de passage obligés et les points d'eau où les terroristes peuvent tenter de se ravitailler sont également surveillés par les forces antiterroristes engagées dans cette région.