Contrairement à d'autres pays où les nouvelles entreprises ont des difficultés pour obtenir le financement nécessaire au lancement de leurs activités, l'Algérie dispose des moyens nécessaires à travers les différents dispositifs d'aide à la création d'entreprises, selon des experts. Fatiha Rachedi, chef d'entreprise et membre de l'Association Napeo Algeria (North Africa Partnership for Economic Opportunities, partenariat pour le développement économique en Afrique du Nord) a estimé hier à Alger que les dispositifs mis en place par l'Etat comme l'Ansej et Cnac sont «excellents» mais c'est leur mise en application qui pose problème. Lors d'une conférence de presse consacrée à la «semaine mondiale de l'entrepreneuriat - GEW» que célébrera l'Algérie à l'instar de 145 autres pays du 17 au 23 novembre à travers le pays, Mme Rachedi a jugé nécessaire d'évaluer ces dispositifs publics et de penser à former les personnels en charge sur la nécessité de bien les appliquer. Ces personnels ont besoin d'être formés, a-t-elle estimé, proposant de créer un système de coordination entre les différents organismes de l'Etat chargés de promouvoir l'entrepreneuriat. Elle a préconisé également de désigner un groupe d'experts qui seront chargés d'évaluer les politiques publiques dans le but de trouver des solutions contribuant à l'amélioration de «l'écosystème entrepreneurial». Cet écosystème justement est le thème focal de la semaine «GEW» que célébrera cette année, pour la quatrième fois, grâce à la forte implication de Napeo Algeria qui en est l'hôte officiel. Napeo Algeria est un réseau d'entrepreneurs, de chefs d'entreprise et d'universitaires, qui s'attache à promouvoir l'entrepreneuriat et encourage des activités multiformes visant à identifier, initier et implémenter des projets locaux et régionaux, a expliqué Mme Rachedi, plaidant pour l'encouragement des entreprises à fort potentiel car elles permettent de créer la richesse et des postes d'emploi. L'association Napeo Algeria soutient les start-up à travers des formations, du mentoring, accompagnement pour un meilleur accès au capital et incite les jeunes et les entrepreneurs à jouer un rôle dans la création de richesses. En 2013, l'association a réussi, à travers la semaine de l'entrepreneuriat, à accompagner la création d'une quinzaine d'entreprises alors qu'une vingtaines de projets sont en cours de concrétisation dans différents secteurs d'activités, notamment dans l'industrie, l'aquaculture et l'agriculture. Apprendre à devenir entrepreneur La semaine mondiale de l'entrepreneuriat que célébrera l'Algérie connaîtra pour cette année aussi un franc succès, pronostique-t-elle en se référant aux thèmes qui seront abordés et aux différentes activités prévues pour apprendre et inculquer aux jeunes la culture entrepreneuriale, l'esprit d'autonomie, de créativité et d'initiative. Outre les activités à destination des jeunes à travers des rencontres au niveau des universités et des centres de formation professionnelle, des ateliers, des conférences et des webdays sont inscrits au programme. Une conférence est prévue demain portant sur la question de «L'écosystème entrepreneurial algérien» dans sa globalité. L'occasion sera donnée pour explorer des thèmes liés au développement de l'entrepreneuriat et son impact sur la croissance économique, les conditions de création d'entreprises à fort potentiel (gazelle et Scall up), la mobilisation des ressources, la relation université-industrie et les outils de mesure des politiques publiques notamment. Initiée en 2007 par la fondation Kaufmann, l'initiative Global entrepreneurship week - GEW- (semaine mondiale de l'entrepreneuriat) a connu un succès immédiat dans 32 pays dès sa première année et a drainé les années suivantes un nombre croissant d'adeptes. En 2013, plus de 130 pays y ont participé. Napeo Algeria a organisé à l'occasion le concours du meilleur Business Plan «start-up challenge» qui a vu la participation de 2162 jeunes aux 28 boots camps. Neuf jurys régionaux ont permis de sélectionner 982 porteurs de projets dont 70% sont étudiants ou chercheurs. Le concours start-up challenge, explique-t-on, a pour vocation de «détecter et faire émerger les porteurs de projets viables et de soutenir les meilleurs d'entre eux par un accompagnement adapté et une aide financière». Un appel est lancé à l'occasion aux associations, organisations, patronat, institutions publiques pour rejoindre le mouvement en s'impliquant comme partenaire dans l'organisation d'une ou de plusieurs activités ciblant les porteurs de projets, les étudiants, les chercheurs, les femmes, etc. «Faisons de la semaine mondiale de l'entrepreneuriat 2014 un moment fort, d'échanges, de partage et d'apprentissage autour de la création d'entreprise», souhaitent les organisateurs, qui rappellent l'objectif des pouvoirs publics de créer plus de 200 000 entreprises pour les prochaines années.