Les révélations parues dans le Temps d'Algérie, dans son édition du mardi 18 août 2015, étaient fondées. La Commission nationale antidopage (Cnad) a bien fait appel de la décision de suspension de 18 mois du cycliste algérien Hichem Chaabane par son comité de discipline. Cet athlète avait été contrôlé positif par la Cnad à deux substances interdites, l'érythropoïétine EPO et la méthylprédnisolone (glucocorticoïde) à la suite de deux contrôles opérés respectivement à Constantine et à Annaba les 24 et 28 mars lors du Tour d'Algérie cycliste 2015. Nous ouvrons ici une parenthèse au sujet de l'information donnée mercredi dernier par les responsables de la Fédération algérienne de cyclisme qui s'attribuent les mérites de ce dépistage et de cette sanction alors que tout a été l'affaire de la Cnad. On aurait, d'ailleurs, aimé que cette Fédération fasse, elle-même, appel de la sanction vu qu'elle ne répond pas aux dispositions de l'Agence mondiale antidopage (AMA) en matière de discipline. A propos de l'athlète incriminé et qui, sans doute, crie son innocence, il faut savoir que le code mondial antidopage est strict sur le thème. «Il incombe à chaque sportif de faire en sorte qu'aucune substance interdite ne pénètre dans son organisme et qu'aucune méthode interdite ne soit utilisée. Par conséquent, il n'est pas nécessaire de démontrer l'intention, la faute, la négligence ou l'usage conscient de la part du sportif pour établir la violation des règles antidopage pour cause d'usage d'une substance interdite ou d'une méthode interdite», est-il indiqué dans ce document. Dans son appel, la Cnad a inclus le cas Chaabane mais aussi celui du lutteur Abdelkrim Ouakali, qui avait été suspendu 6 mois par le comité de discipline de la même Cnad pour avoir été contrôlé positif à une substance interdite, la furosémide (diurétique), à la suite d'un contrôle effectué à Alger le 14 février 2015 à l'occasion du championnat national 2015 de lutte. La Cnad a estimé que les deux sanctions ne répondaient pas aux dispositions du code disciplinaire de l'AMA qui, depuis le début de l'année en cours, demande une suspension de 4 ans pour tout athlète convaincu de dopage. Sa démarche est donc normal, comme nous l'avait confié son président, le Dr Lamine Redouane Mekacher, lorsque nous lui avions posé la question, il y a quelques semaines, de savoir s'il ne trouvait pas les deux verdicts assez cléments par rapport à ce que préconise l'AMA. Ces deux dossiers ne sont pas fermés puisque les deux athlètes ont le droit de se défendre. Par ailleurs, l'AMA invite les instances de lutte contre le dopage de chaque pays à enquêter dans l'entourage de l'athlète incriminé, dans son staff médical, son staff administratif et son staff technique, le ou les personnes qui aurait pu l'inciter à user de produits interdits. On croit savoir, d'ailleurs, qu'une enquête de police a été diligentée à cet effet et le résultat de celle-ci aurait été transmis à la justice.