Déesse des flots, musique de migration aux ondes sous-marines. Des chants de bouche à oreille, de contrée en contrée, mélange de rythmes pour enfanter des mélodies fantastiques : folklores, musique andalouse, tango, métissage aux pulsations africaines, le chant des esclaves, la mer, la musique. Le Brésil, le café, le boom du caoutchouc et la ruée vers l'or. Les navigateurs portugais, l'esclavagisme et le chant des marins portugais. Mais à Bahia, le murmure des vagues se transforme en musique. «Matelots ce sont les poissons de la mer qui m'ont appris à nager, qui m'ont appris à nager». Chanson marine. Doublement noire. Yemanja, déesse de la haute-mer, le jeune Dorival Caymmi en 1938, où il quittait Bahia pour Rio de Janeiro en quête de succès .Voix grave qui accompagne sa grande guitare où ses paroles sont constituées de poissons, de pêcheurs et de la mer de Bahia. «Le radeau est parti avec Chico Ferreira et Bento, le radeau est revenu tout seul.» Femmes de pêcheurs, attendre le retour de leur homme, alors offrandes pour Yemanja pour qu'elle apporte du poisson.. La pêche a toujours été une activité vivrière au Brésil La sardine est abondante et la pêche se pratique à grande échelle, avec des bateaux modernes. Aventures solitaires : Le Vieil homme et la Mer d'Hemingway. Dans les eaux chaudes de Bahia ou d'ailleurs, de nombreux poètes se sont inspirés tel que Caymmi et son ami l'écrivain Jorge Amado. «Il est doux de mourir en mer, dans les ondes vertes de la mer… le beau matelot, la sirène verte l'a emporté.» Mer symbole où se partagent rêve et poésie, beauté et passion et des différents succès qu'avaient remportés Tom Jobin et Vinicuis de Moraes. «La fille d'impanema, son doux déhanchement sur le chemin de la mer.» Les belles filles de Rio, la bière glacée, mais aussi le sida. Les vagues déferlantes, le vent, la solitude au rythmes de la nature. L'écrivain colombien, Gabriel Garcia Marquez dans son récit, le Naufrage, disait : «Au début, j'avais trois heures en mer, mais à cinq heures -cinq heures après mon naufrage- il me parut normal d'attendre encore.» Urashima Taro est un personnage mythique chez les Japonais. Dans le monde peuplé d'êtres mystérieux, de poissons multicolores, de daurades et de coquillages. Danses fantastiques. Aux sons de musiques exquises, plusieurs poèmes et contes populaires de cette littérature content les exploits de ce pécheur. Depuis l'âge de pierre, la pêche a été l'un des piliers des économies côtières. Les hommes ont toujours considéré la mer comme la source de toute création. Dans la plupart des mythologies, l'eau est l'élément primordial qui précède tous les autres. Le mythe universel du déluge évoque l'extermination par les eaux d'une humanité pervertie, coupable d'avoir offensé la nature, enfreint ses lois. La civilisation occidentale doit beaucoup à la mer. Depuis l'âge de pierre, la pêche a été l'un des piliers des économies côtières. Ce qui les a poussées à construire des bateaux et donner ensuite un nouvel essor à la science, à la technique, aux découvertes et à la prospérité du commerce. «Homme libre toujours tu chériras la mer», disait Charles Baudelaire dans l'un de ces poèmes. Le commandant Cousteau dans «l'Odyssée sous-marine», «les longueurs du Calypso» où les voyages imaginés de julesVverne, dénotent l'intérêt dans le temps de l'humanité à la mer. Psalmodie des pêcheurs, voix grave aux rythmes des vagues Evoquant la mer, l'écrivain allemand Tholas Mann disait : «La mer, infini ! L'amour que je porte à la mer dont j'ai toujours préféré la prodigieuse simplicité à la diversité prétentieuse des montagnes, et je suis pleinement conscient que ces deux attirances ont une racine commune.» Et encore, quelque part, on entend une voix insolite qui interrompt le silence. Psalmodie des pêcheurs, voix grave aux rythmes des vagues. Un vieux, le regard écorché par le spectacle, écoute la mer. Elle est aussi la force et la puissance .Le poète arabe Malek Ibn Nurveyra décrit la charge de la tribu contre un campement ennemi : « Ils nous virent arriver avec l'aube / Plus destructeurs que la mer écumante». Et Antar Ibn Shaddad, évoquant une bataille : «interroge-les sur ma vaillance /lorsque se déchaînent comme des vagues /les tribus de Kalb, de Ghany et d'Amir». Les Mille et une Nuit, dont les spécialistes font remonter les premières compilations au IXe siècle comportent de nombreux contes d'inspiration maritime : Aventure de Sindbad le marin. Ibn Djoubir El-Andaloussi avec son œuvre Errahla (le voyage) ou des écrivains contemporains comme Najib Mahfoud dans Miramar ou Hanna Mina dans des villes en sel. La mer, ses merveilles, ses vents terribles, ses flots, ses trous et ses tornades qui emportent les bateaux vers les gouffres. La Chine avait longtemps tourné le dos à la mer. Renfermée sur elle-même, c'est vers le VIe siècle, sous la dynastie des Tang, que la Chine s'ouvre à la mer. L'expansion maritime se poursuit alors sous les Song. Ceux-ci furent malmenés par les Mongols qui finirent par fonder leur propre dynastie. La Chine connaîtra plus tard sous les premiers empereurs un nouveau tournant dans le commerce par voie maritime. Certains spécialistes estiment que les Chinois ont un tempérament d'indifférence à la mer, comme le note le professeur W.E Cheong : «Le commerce ne fut jamais considéré comme un auxiliaire du pouvoir dans un empire où les marchands n'étaient pas jugés dignes d'occuper de hautes charges dans l'Etat.» La Grèce est l'un des pays qui a bénéficié le plus de l'essor touristique Les Grecs ! De hardis navigateurs. Leur civilisations s'est répandue à travers de nombreuses îles à travers le monde. Il entretiennent des liens privilégiés avec la mer depuis la nuit des temps où s'est épanouie leur civilisation. Tout comme les errances d'Ulysse, est mythique l'expédition des Argonautes. Homère parlait déjà des exploits de Jason et de ses compagnons lancés à la conquête de la Toison d'or, de la magicienne Circé en son île d'Aen. Les Grecs savaient tout des vents dominants et de la direction des courants. La pêche à l'éponge s'est pratiquée en Grèce à plus grande échelle. Les soldats s'en servaient pour boire lorsqu'ils «n'avaient pas de gobelets et en faisant des coussinets pour se protéger sous l'armure. Actuellement, note l'écrivain grec André Kendos : «Les éponges synthétiques font une concurrence déloyale aux éponges d'origine animale. Néanmoins, les belles dames raffinées préfèrent toujours l'éponge véritable, ainsi que les peintres et les artistes d'une manière générales.» Enfant du soleil et de la Méditerrané, armateurs, marins et pêécheurs grecs tirent leur substance de la mer. Aussi, la Grèce est l'un des pays qui a bénéficié le plus de l'essor touristique. Ici, les îles archéologiques n'ont pas perdu de leur attrait. Delphes, Mycènes, Délos et les beaux marbres des temples, des théâtres antiques et des statues multipliées reflètent le culte de la beauté, du passé et de la douce lumières du présent. C'est pour cela que des touristes par millions y viennent chaque année. Mohamed El Badji un passionné de la mer La mer fut aussi une source d'inspiration pour beaucoup de poètes et de musiciens. Souffle aux accents de poème-symphonie. La mer pleine de sons et de rythmes. Guitare résonnant à la mesure du vent, luths, tamtam vibrant, cadence de va et vient des vagues. George Moustaki est fils d'Alexandrie où sa vocation de musicien avait grandi dans une ville port, une cité plage. Errance, vagabondages mêlés à l'odeur des algues, ruissellement des embruns, fracas de larmes contre les pierres. Psalmodie de pécheurs rentrant leurs filets, dédiant une sérénade aux baigneuses. «Lorsque je composai pour Edith Piaf la musique de Milord, disait Moussaki, j'essayais de retrouver l'ambiance sonore des bouges du quartier des marins que je fréquentais dans mon adolescence.» On raconte l'odyssée quotidienne des pêcheurs, amants de l'océan, victimes de sa furie, le chant de la mer. L'auteur compositeur El-Badji est un artiste des plus populaires d'Algérie et un passionné de la mer. Il passait la plupart de son temps dans une sorte de grotte appelée : Ravin de la mort, située à Bouharoun, où il se confiait aux vagues de la mer, et la mer prenait soin de lui. Les yeux brisés par le soleil, le cœur tendre et avec la générosité d'un enfant, il scrutait l'espace et cueillait les cris des mouettes, des murmures de la mer pour en faire des quacidas. Et puis est venue la chanson Ya bahr ettoufane, qu'il avait écrite sur son ami qui a fait naufrage avec sa petite barque et que Boudjemaâ El Ankis avait interprétée : «Ô mer des ténèbres / Combien as-tu pris/ d'hommes et de femmes /De garçons et de filles / Il est parti dans sa barque/ Depuis le petit matin/Il n'est plus revenu/ (…) Chaque vendredi je vais aux vagues / Déposer quelques roses»