Le Front des forces socialistes (FFS) a organisé hier un grand rassemblement sur l'esplanade de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, à l'occasion de la commémoration du 52e anniversaire de la création du parti. Sous le slogan «Fidèles à notre héritage historique et à nos valeurs», la cérémonie a été une occasion pour la direction du FFS, représentée en force, pour évoquer, devant des centaines de militants et de sympathisants, les conditions de la création du parti un certain 29 septembre 1963 par son fondateur historique, Hocine Aït Ahmed, mais aussi revenir sur l'actualité politique, économique, sécuritaire et sociale que vit notre pays. Pour le responsable de la Fédération de Tizi Ouzou, «52 ans après la création du parti, nous sommes toujours à la case départ». Un constat partagé par le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, qui a réitéré, lors de son discours, la «position inchangée» du parti depuis sa création à ce jour. «Le FFS, fidèle au serment du 1er novembre 1954 et de notre leader historique, Hocine Aït Ahmed, n'abdiquera pas et ne changera jamais de position concernant sa revendication principale, à savoir l'instauration d'un Etat de droit et de justice sociale.» Pour lui, la véritable réconciliation nationale passera par la «reconnaissance par l'Etat algérien du statut de martyrs des victimes du FFS en 1963. Nous sommes également convaincus qu'il n'y aura pas une véritable réconciliation sans une réelle démocratie», insiste-t-il, lui qui n'a pas hésité à qualifier le FFS «de premier et seul véritable parti d'opposition en Algérie». Il dira aussi dans son discours que «le consensus national est la solution» dans un contexte marqué, selon lui, par une crise multidimensionnelle. Pas de véritable réconciliation sans une réelle démocratie «En dépit de l'absence d'une volonté politique de la part du pouvoir et l'esprit clanique de certains partis, nous sommes décidés à aller jusqu'au bout de notre initiative afin d'aboutir à un véritable consensus national. Nous allons encore une fois appeler à un dialogue avec les forces politiques, la société civile et les syndicats afin de parvenir à un consensus qui réponde aux préoccupations et aux attentes des citoyens dans un contexte marqué par une crise politique, économique et sociale», lance le premier secrétaire du FFS qui ajoute que «le FFS veut parvenir à un consensus sur les options stratégiques qui mettra l'Algérie à l'abri du danger qui la guette de l'extérieur mais aussi la prémunir de certains archaïsmes locaux qui font surface ces dernières années, car au FFS nous militons pour une Algérie unie et indivisible». Pour sa part, Ali Laskri, ancien premier secrétaire et membre actuel du présidium du FFS, tout en réitérant l'engagement de son parti à militer pour l'instauration d'une véritable démocratie, a tiré à boulets rouges sur le pouvoir, accusé d'avoir «dévié la trajectoire du multipartisme dans notre pays au lendemain de la chute du mur de Berlin en 1989 avec l'agrément de partis à base religieuse» et d'être «responsable de la décennie noire qui a endeuillé le pays suite à l'arrêt du processus électoral en 1992». Il a tenu également à répondre à l'ancien président français Nicolas Sarkozy qui a déclaré récemment que les accords d'Evian signés en mars 1962 entre le GPRA et la France sont aujourd'hui obsolètes et qu'il faudra les renégocier. «C'est grâce aux sacrifices de nos valeureux moudjahidine que le Sahara algérien est aujourd'hui notre source d'enrichissement. Alors nous répondons à ce Sarkozy qu'il n'est pas question de revenir sur les accords d'Evian», tranche Ali Laskri qui a tenu à saluer «le patriotisme du peuple algérien» en évitant au pays de «sombrer» dans les méandres du «printemps arabe». «Nous étions les précurseurs de ces révolutions. Nous avons eu notre Printemps en 1980 et notre Tafsut Imazighen devait être celle de toute l'Afrique du Nord», lance-t-il à l'adresse du public. Le P/APW répond aux accusations du RCD Prenant la parole, le président de l'APW de Tizi Ouzou, Hocine Haroune, a saisi l'occasion pour répondre aux accusations lancées dernièrement par le RCD concernant l'annulation de nombreux projets affectés à la wilaya. «Il n'y a pas et il n'y aura aucun projet structurant annulé ou gelé. En plus qu'est-ce qu'on va geler dans une wilaya qui reste à la traîne en matière d'infrastructures ? En tant qu'élus, nous rassurons la population de notre wilaya que tous les projets affectés seront réalisés en dépit de la crise économique. Nous avons exhorté le Premier ministre lors de sa dernière visite pour que notre wilaya bénéficie d'un Plan Marshal que j'ai même appelé sciemment le Plan Sellal tellement notre wilaya souffre énormément sur le plan économique et infrastructurel. M. Sellal a accordé des enveloppes à notre wilaya et l'ensemble des projets sont toujours maintenus. Je vous cite l'exemple de l'axe routier Tizi Ouzou - Azazga, qui est déjà achevé, le projet de l'autoroute entre Draâ El Mizan et Aïn El Hammam, et le nouveau CHU de Tizi Ouzou. Des projets qui vont être réalisés et qui ne font pas l'objet d'annulation», rassure le premier responsable de l'APW de Tizi Ouzou qui a annoncé qu'une session consacrée à ce sujet est prévue pour aujourd'hui au niveau de l'hémicycle Rabah-Aïssat de Tizi Ouzou.