Le parti de Hocine Aït Ahmed cautionne à la fois l'opposition et le pouvoir. Sans montrer un quelconque empressement, le FFS faitdu consensus national un leitmotiv dans son discours. Or ce parti, soupçonné d'avoir passé un deal avec le pouvoir depuis 2012, semble inscrire sa quête au-delà de l'échéance de 2019. Tout en cultivant l'ambivalence, le vieux parti d'opposition se contente d'activités politiques marginales depuis les élections législatives de mai 2012, selon de nombreux observateurs. Dans ce contexte, l'ancien premier secrétaire national du FFS, actuellement membre de l'instance présidentielle, Ali Laskri, a insisté, ce week-end à Tizi Ouzou, sur «la nécessité d'aller vers la construction d'un consensus national et sur la formation politique des jeunes militants». A titre de rappel, le vieux parti de l'opposition a décidé de répondre favorablement à l'invitation de la présidence de la République et prendre part aux consultations sur la révision de la Constitution, menées par Ahmed Ouyahia. Des entretiens hautement contestés et boudés par les partis d'opposition, acteurs et importantes personnalités nationales. C'est toujours dans un esprit de consensus et dans le cadre des contacts politiques engagés pour la reconstruction d'un consensus national, que le FFS décide de répondre favorablement à l' invitation de Ouyahia. Ainsi, jamais depuis sa création en 1963, le FFS n'a cultivé autant d'ambiguïté et d'ambivalence dans ses positions. Avant de répondre favorablement à l'invitation de Ahmed Ouyahia, le FFS a d'abord cautionné la conférence de l'opposition. Destinataire d'une invitation de la Cntld pour assister à la conférence du 10 juin dernier à l'hôtel Mazafran de Zéralda, le FFS décide de répondre favorablement à cette invitation pour exposer son point de vue sur cette conférence. Dans ce même ordre, «ni participation, ni soutien, ni boycott», était la position du FFS, lors de l'élection présidentielle du 17 avril dernier. Il a appelé alors à la reconstruction d'un consensus national, autour d'un programme et d'un calendrier de transition. Cela reflète un vrai malaise au sein de la direction du parti et les difficultés à se positionner, par rapport aux questions brûlantes de l'heure, selon les observateurs. M.Laskri a déclaré en marge de la commémoration du premier anniversaire de la disparition de Mourad Kacer, ancien secrétaire fédéral du FFS à Tizi Ouzou, que son parti «oeuvre à la construction d'un consensus national pour instaurer, de manière pacifique, une vraie démocratie et un Etat de droit». Il a souligné que «la conjoncture nationale et régionale exige de nous de faire preuve de vigilance, de ne pas bousculer les choses ou faire n'importe quoi, mais il faut prendre le temps de construire un consensus national, afin d'instaurer une véritable démocratie dans la paix et la stabilité». Il a ajouté que le FFS «prendra le temps qu'il faudra pour faire aboutir cette démarche, sans verser dans la précipitation». Par ailleurs, M.Laskri qui a reconnu un manque de formation politique chez les jeunes militants du mouvement, a rappelé que le FFS «tente de remédier à cette situation par l'école de formation politique Ali Mecili, même si, admet-il, celle-ci bute sur certaines contraintes d'ordre organisationnel notamment». Il a en outre révélé que la tenue de l'université d'été du FFS pour l'année 2014 aura lieu durant la première semaine du mois de septembre prochain, au niveau de la localité de Souk Letnine, dans la wilaya de Béjaïa. Cette rencontre, a-t-il ajouté, sera l'occasion de rebondir sur la question de la construction d'un consensus national et d'aborder la rentrée sociale et les questions économiques et politiques. Enfin, le FFS a rendu hommage à l'ancien secrétaire fédéral, Mourad Kacer, un «homme rassembleur qui savait dépasser les clivages pour aller vers l'essentiel», selon M.Laskri.